On sent bien qu' « Opération clandestine » n'est pas l'œuvre la plus personnelle de Blake Edwards, ayant en plus souffert d'un montage chaotique dû au producteur du studio. Ce qui se voit d'ailleurs à travers quelques transitions, ce qui paradoxalement donne une certaine singularité à l'entreprise, lui évitant d'être trop linéaire. Le résultat n'est pas grandiose, et Michael Crichton, scénariste, a beau avoir renié le film, il se suit pourtant avec un certain plaisir.
Dynamique, bien mené et évoquant un sujet encore tabou à l'époque (l'avortement), on a ainsi droit à quelques vraies bonnes séquences et même à certaines réflexions intéressantes sur le sujet. James Coburn réussit de son côté l'exploit d'être à la fois pas du tout crédible et excellent en pathologiste aux méthodes ressemblant plus à celle d'un flic que d'un médecin. « Opération clandestine » n'est pas forcément une œuvre sur laquelle on a des millions de choses à dire, la faute peut-être à son aspect presque bancal, mais que l'on est toutefois plutôt content d'avoir vu.