Eh bien, le moins que l'on puisse c'est que c'est une expérience ! Je dois d'ailleurs avouer ne pas avoir tout aimé dans « L'Opération Diabolique » : certains choix de mise en scène sont très curieux et quelques scènes (une en particulier) inutilement longues. Pourtant, je dois reconnaître avoir été pas mal soufflé par cette entreprise audacieuse (rien que le générique, signé par le grand Saul Bass, est un régal), livrant plusieurs moments forts et capable de pas mal d'ingéniosité. C'est toutefois surtout la première partie qui séduit, la façon dont Frankenheimer la construit, la présente, le tout à l'aide de décors saisissants et de personnages inquiétants. La transformation du héros se fait ainsi au fur et à mesure, mélange d'angoisse et de fascination pour le spectateur qui sait d'emblée que tout cela va mal tourner. Les 45 dernières minutes sont un peu moins intéressantes, mais offre néanmoins quelques fulgurances, d'autant que le propos reste suffisamment fort pour capter l'attention, bien aidée par un dénouement d'une brutalité inouïe. Huit étoiles peut-être généreuses, mais par son audace, ses choix difficiles et son originalité, l'essai mérite d'être salué.