Oppenheimer est fidèle à l'image de Christopher Nolan, film complexe, pas forcément linéaire avec différents points de vues selon les personnages (le noir et blanc pour la critique avec Robert JR, la couleur pour Oppenheimer).
Le film joue beaucoup sur la culpabilité du personnage principal à travers les sons, grand travail sonore transperçant qui fera l'objet d'une nomination aux oscars à coups sur. On s'intéresse au point de vue de Oppenheimer, ce qui se passe dans sa tête, de ce fait le film n'est pas facile et joue avec l'étrange.
Le montage est assez rapide et met en avant beaucoup de discussions autour du sujet du films et des conséquences, de temps en temps, on vibre avec un festival d'images incroyables et un son perçant mais le film ne tombe jamais dans le "divertissement" (quel audace pour un "blockbuster" d'été).
La scène finale m'a particulièrement plu entre le jeu d'acteurs, la musique, le message fort contre le nucléaire, c'était une folle réussite.
Mais dans les points négatifs, je n'ai pas compris la nudité dans le film (ce qu'elle apporte réellement ?), les 3 heures un peu long surtout pour un film avec beaucoup de discours. Etant curieux sur les effets de la bombe, je suis déçu de pas voir les conséquences au Japon (cela dit je comprend qu'on se concentre sur le créateur de la bombe). J'ai préféré l'aspect création de la bombe atomique avec des excellentes explications scientifiques, j'ai moins aimé la partie "procès" qui a un montage rapide, des discussions éprouvantes aussi bien pour le personnage du film comme pour le spectateur.
Difficile à classer, dur de donner un avis définitif tant l'œuvre est dense et possède plusieurs niveaux de relectures, ce n'est pas un divertissement, c'est un film qui propose une idée, on aime ou on déteste.
Néanmoins, c'est rare de vivre une expérience aussi paradoxale, aussi grandiose que troublante, pas parfaite.
Ce n'est pas un biopic ordinaire.