Dans une émission audio de Begaudeau ( sûr 1917 de souvenir, la gêne occasionnée) je l'ai entendu dire que la performance, par exemple un plan séquence interminable, avait plus de points communs avec le sport qu'avec l'art.
Nolan en est la preuve, une technique irréprochable, incroyable mais aucune émotion esthétique. Où est donc passé l'art ?
J'ai vu le film à sa sortie maintenant je me concentrerai donc sûr quelques scènes qui, d'après moi, ont approchées cette fameuse émotion esthétique :
Mise à nu
Oppenheimer est assis, face à lui des agents de la CIA (ou du FBI je ne sais plus). Tous les regards sont tournés vers lui, l'interrogatoire commence.
Nous voyons un Oppenheimer nu face à ses interrogateurs, nu comme un vers comme dans un mauvais rêve.
Bien que ça paraisse probablement bas du front et pas si subtil, c'est assez bien fait pour qu'on ressente la gêne de cette scène. Probablement un des seuls instants où Nolan décide de faire du cinéma.
Ma femme et moi avons adoré
Il est temps de choisir où la bombe va tomber.
"Pourquoi pas cette ville ?"
"Non pas cette ville, ma femme et moi avons fait voyage dans cet endroit, nous avons adoré, choisissons une autre ville"
C'est probablement le plus grand moment du film, empreint d'un cynisme gigantesque. Des pontes choisissent qui va mourir et qui va vivre, cela tient seulement de leur ressenti à ce moment.
Pas mal non ? On a fait le tour du film, 3h30 pour deux scènes, le reste, en plus des dialogues, est tout à fait oubliable. C'est bien trop long et je vais finir par croire que le film Yannick de Dupieux (qui est une petite pépite) le pointe du doigt pour sa "prise d'otage".