Des films à polémique, Orange Mécanique est l'un des exemples les plus fameux de l'histoire du cinéma.
A l'époque (1971), c'est de banaliser la violence que ce film de Stanley Kubrick fut accusé. Mais franchement, aujourd'hui, rien de bien extraordinaire de ce point de vue-là, si ce n'est que celle-ci est relativement malsaine au début du film...
L'extraordinaire se trouvant plutôt du côté de la qualité de l'oeuvre de Stanley Kubrick. Vraiment, d'un point de vue technique, c'est admirable : la mise en scène est géniale (la scène en bolide, celle des quais, etc...), les décors sont colorés et originaux (le milk-bar, la maison d'Alex), et le thème musical original associé aux morceaux de Beethoven contribue parfaitement à une atmosphère unique et décalée.
Le scénario est, lui aussi, très original, et si le film verse un peu trop dans la violence gratuite - car inexpliquée - dans sa première moitié, la seconde, elle, est magistrale et captivante. D'ailleurs, le haïssable personnage d'Alex deviendra, suite aux expériences, pathétiquement sympathique ; et il faut bien dire que Malcolm McDowell a vraiment la gueule de l'emploi avec son regard inquiétant et son rictus tranchant, même s'il pèche parfois par un excès de grimaces en tout genre... A l'image d'Alec McGee, l'écrivain. Dommage.
Un film d'un esthétisme incroyable donc, au scénario unique, sur fond de politique sécuritaire, qu'il est indispensable de voir au moins une fois dans sa vie.