Beaulieu-sur-Mer, 31 août (2015)
Je fais ma petite maligne avec ce petit jeu de dates, ça fait plaisir à mon perfectionnisme, me demandez pas pourquoi.
J'ai donc vu ce film de Joachim Trier hier soir, j'avais entendu parler de ce réalisateur à Cannes cette année, sans avoir jamais eu l'occasion de voir une de ses oeuvres.
J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt, d'émotion, d'affliction et de tristesse, le parcours, sur quelques jours, d'Anders, un ex-drug addict tout juste sorti de centre de désintoxication. Le regard fuyant et plein de larmes de ce jeune homme désespéré m'a vraiment beaucoup touchée et j'ai apprécié la justesse du traitement de sa mélancolie, sans emphase, sans pathos. On suit ce personnage désormais sobre retrouver d'anciens amis, se rendre à un entretien d'embauche, tenter de se remettre sur pied comme toute personne normale. Sauf qu'Anders traîne son mal-être comme un boulet, une ombre qui l'empêche de profiter des instants de bonheur, lui interdit tout sourire, toute spontanéité joyeuse. La drogue comme poison, mais aussi comme antidote au spleen.
Je ne spoilerai rien de ce beau film pudique dont les certains plans m'ont paru très gracieux, servis par une très belle lumière, une très élégante photographie.
Mention spéciale à la scène dans le café, quand Anders écoute tout autour de lui, les bribes de conversation des autres : la liste d'envies dont il va être l'auditeur fortuit m'a beaucoup plue...
Une oeuvre touchante, parfaitement mise en scène et brillamment interprétée : je m'en vais explorer le reste de la filmographie de M. Trier !