Je suis rarement fan des parodies au cinéma tant il me semble que c’est un genre qui se marie mal avec le long format. Le propre de la parodie est d’être plutôt lourd et il est donc préférable que cela ne s’étende pas sur une durée trop longue. C’est certainement un des reproches majeurs que je formulerais à l’encontre de ce film qui, par ses excès inhérents au genre, finit par fatiguer. Autant dire que ce n’est pas un véritable reproche. Tout au plus soulignerais-je le manque général de gags. Contrairement à son homologue américain qui a tendance à aligner les gags les plus énormes dans un même plan, cet OSS 117 joue la carte de l’élégance et de la sobriété. Un parti-pris qui se justifie tout à fait par les efforts réalisés du côté de la mise en scène.
Qui dit parodie, dit moquerie, mais, ici, Michel Hazanavicius ne se moque pas de son spectateur. Au-delà de la parodie, c’est tout simplement un exercice de style pour retrouver la façon de faire du cinéma dans les années 50 et 60. En cela, voilà un film qui annonçait déjà The Artist. Choix des plans, décors, dialogues, tout a été étudié pour renouer avec un évident savoir-faire qui est intelligemment détourné. On y retrouve l’esprit des premiers James Bond, le cinéma d’Alfred Hitchcock, la série des OSS 117 d’André Hunebelle aussi évidemment, mais encore Tintin ou Blake et Mortimer. Il s’agit ensuite de sortir le personnage interprété par Jean Dujardin et le film est presque à prendre au premier degré comme un simple film hommage. L’idée est audacieuse et le pari relevé avec brio.
Le statut culte du film tient, enfin, par la performance de Jean Dujardin, excellent dans le rôle de cet agent inculte et imbu de lui-même qui incarne une certaine idée de la France. Toute la palette de ce qu’est un acteur y passe, du langage corporel aux intonations de voix, apportant ainsi à l’ensemble une redoutable efficacité. Ce n’est pas trop mon truc, mais force est de constater que l’objet en question est plutôt une réussite aussi bien sur la forme que sur le fond et qu’il n’a pas volé auprès des amateurs de ce type d’entreprises sa renommée.