Au crépuscule de sa carrière et de sa vie, Sam Peckinpah livre un dernier film permettant à ce talentueux et sulfureux réalisateur de sortir par la grande porte avant un passage mérité à la postérité. « Osterman weekend » est un thriller politique de bonne facture où l'américain dirige des acteurs qu'il n'avait jusqu'ici jamais sollicité tels que Denis Hopper, Burt Lancaster, John Hurt et surtout Rutger Hauer qui livre une excellente prestation. Si le scénario est parfois un peu gros, il se révèle très captivant et permet à ce contestataire dans l'âme de tancer copieusement les politiciens, la guerre froide et surtout le pouvoir des médias. Utilisant toujours cette violence froide, avec parfois quelques envolées pas vraiment utiles (le coup de l'arc dans la piscine en flammes par exemple), Peckinpah condense une dernière fois son art en proposant une galerie de personnages dualistes évoluant dans un contexte hostile. C'est donc finalement une très bonne surprise d'autant que le film démarre par une scène de cul digne d'un mauvais téléfilm érotique des années 80 ! Malade du cœur et fatigué par les abus en tous genres, Peckinpah décédera l'année suivante (1984) et laissera derrière lui une galerie d'oeuvres marquantes et très personnelles et qui influencera bon nombre de réalisateurs. Il n'aura hélas également pas le temps de faire sa première incursion dans le registre horreur/fantastique, son travail sur un scénario de Stephen King restant au stade du projet. Un très bon réalisateur dans l'ensemble.