La première fois que j'ai vu The Outsiders, c'était lors d'une sortie scolaire au cinéma, dans le cadre d'un cours d'anglais, avec le collège. Bref, j'imagine que vous vous en fichez royalement mais à l'époque, j'avais adoré ce film. Il est toujours resté dans un coin de ma tête et je m'étais promis de le revisionner un jour. J'ai mis du temps à mettre la main dessus mais 10 ans après, c'est chose faite. Ce que je craignais est arrivé: je suis déçu... mais sans grande surprise finalement car notre perception des choses changent avec les années.
Francis Ford Coppola explore l'adolescence et toutes les contradictions qui vont avec. The Outsiders, c'est avant tout une histoire d'amitié avec une pléiade de futures grandes stars (Matt Dillon, Patrick Swayze, Rob Lowe ou encore Tom Cruise) qui n'est clairement pas assez exploitée. Il y a trois parties, d'une demi-heure environ chacune. La première est franchement excellente, on est aussitôt plongé dans les Etats-Unis des années 60, avec un beau décor où les bases ne tardent pas à être plantées: deux gangs s'affrontent, les Greasers, issus des quartiers défavorisés contre les Socs, fils de bourgeois. Les tensions sociales, déjà très présentes entre ces deux groupes, sont ravivées par une histoire de fille (il s'agit surtout d'un nouveau prétexte inutile d'affrontement... il aurait peut-être été plus judicieux de mettre l'accent sur les véritables raisons de cette guerre des gangs car elles ne sont pas assez traitées). Suite à une bagarre, Johnny, déjà traumatisé et effrayé par tant de violence, commet l'irréparable en tuant un Socs, afin de protéger son meilleur ami, Ponyboy. Avec l'aide de Dallas, l'un des leaders du gang, les deux ados sont dans l'obligation de se cacher pour fuir les forces de l'ordre. La seconde partie met l'accent sur l'amitié qui lie Ponyboy à Johnny. Ils sont parvenus à préserver une part d'innocence et rêvent d'un monde meilleur, loin de la violence. Ils se battent au sein de leur gang parce qu'au fond, ils n'ont pas vraiment le choix. La troisième raconte le retour de Ponyboy, Johnny et Dallas et surtout l'affrontement final, totalement raté.
Les clichés gnian-gnian comme la fille bourgeoise qui tombe amoureuse d'un bad boy qui finalement, se révèle être doux comme un agneaux, dénaturent le film et cassent souvent le rythme. C'est la grosse faiblesse du scénario. Pour résumé, c'est un film qui avait largement les moyens d'être exceptionnel, mais au final, j'ai le sentiment d'un gros gâchis. Pourtant, j'ai mis un 7 en souvenir du passé et parce qu'on passe, malgré tout, un bon moment.
Un dernier mot sur la bande originale, "Stay Gold", signée Stevie Wonder. C'est un véritable délice qui porte à bout de bras une bande son vraiment très pauvre tout au long du film alors qu'il y avait matière à nous proposer quelque chose de très bon à ce niveau là.