Sorti en 1983, The Outsiders a certes un peu vieilli, mais reste un film intéressant qui aborde et brasse bon nombre de thématiques hollywoodiennes, sur un fond, théâtralisé, d'affrontement entre deux bandes de teenagers, à la West Side Story. Si ce film n'est sans doute pas l'une des œuvres majeures de Coppola, il n'en est pas moins solide en termes de réalisation et de scénario. Et, trente cinq ans plus tard, il permet de voir dans des rôles qui figurent parmi leurs tous premiers toute une génération d'acteurs étasuniens, qui ont connu par la suite des fortunes diverses : Matt Dillon, Tom Cruise, Patrick Swayze, par exemple.
On comprend vite que la rivalité qui oppose, dans un trou paumé de l'Oklahoma, les Greasers et les Socs est avant une toile de fond, dont le propos est avant tout esthétique, sur laquelle Coppola va plaquer des motifs bien plus universels que ne le suggèrent initialement les lieux de l'action. D'une certaine manière, c'est la société étasunienne qu'il cherche probablement à dépeindre, du moins dans ses composantes inégalitaires. L'affrontement des classes sociales est évidemment au premier plan du scénario, symbolisé qu'il est par la rivalité des deux gangs. Et, chez les pauvres comme chez les riches, d'ailleurs, la place des femmes dans la société et les stéréotypes de genre sont également bien présents dans le film. La violence et les armes également.
Mais The Outsiders ne se cantonne pas à cela : on va y voir successivement figurer d'autres thèmes, plus personnels et intimistes, comme le passage à l'âge adulte et la perte de l'innocence, la rédemption, l'amitié et la solidarité, la fuite, le destin, ainsi que la manière de construire des ponts permettant à ceux que tout semble opposer de se rejoindre. Là encore, peut-être un point de vue, mais cette fois positif, sur la société étasunienne.
Voilà, un film intéressant donc, même si il a sans doute un peu vieilli, d'un point de vue esthétique notamment. Amusant en particulier de constater à quel point tous ces gros baraqués en débardeur évoquent désormais, et depuis pas mal d'années déjà, une imagerie gay. Etait-ce le propos initial ? La référence à "Autant en emporte le vent" est également un peu datée, et le coup du lever du soleil fera sans doute sourire certains. Néanmoins, ceci, qui arrive très à propos en début de film en tant qu'hymne teenager prolo n'a pas pris une ride :
https://www.youtube.com/watch?v=34ZKxt2p6tM