Evidemment, c'est pas le genre de projet qu'on a envie de dézinguer, au milieu de la litanie hebdomadaire de comédies formatées ; n'empêche, je mentirais en disant que j'ai aimé "Ouvert la nuit".
Le troisième long-métrage d'Edouard Baer est terriblement inégal à mon goût.
En fait, l'autoportrait fantasmé (mais sans complaisance) de ce directeur de théâtre mythomane et égocentrique, drôle et généreux, déclinaison de Baer lui-même, m'aura plutôt intéressé, mais ses péripéties dans la nuit parisienne m'auront globalement laissé de marbre, voire agacé.
La pièce avec Galabru, une fille et un singe, par un metteur en scène japonais à la masse : bof.
Les délires autour du dresseur, l'habituellement très amusant Jean-Michel Lahmi : re-bof (hormis la scène de l'arrestation au zoo, réussie), mais il est vrai que la présence non indispensable d'animaux sur un tournage m'a toujours mis mal à l'aise.
Les tribulations au milieu de personnages soi-disant truculents de la nuit parisienne : toujours bof.
Mon intérêt très fluctuant correspond également à la distribution des seconds rôles, fort inégale elle aussi : pour une Audrey Tautou sympathique (il faut le souligner quand ça arrive!) et un Grégory Gadebois convaincant, il faut se farcir toute une troupe de personnages assez pénibles, à commencer par Sabrina Ouazani, qui pour moi joue très faux du début à la fin.
Entre son ouverture flamboyante à la "Birdman" et son joli générique final signé Alain Souchon, Edouard Baer souffle donc le chaud et le froid d'une séquence à l'autre, plutôt le froid en ce qui me concerne, même si le trublion parisien conserve sa capacité remarquable à balancer tel aphorisme décalé ou telle punchline inattendue : ses fans habituels devraient donc y trouver leur compte.