Après une bonne heure et quart d’exposition et de bla-bla inconsistant, on entre dans le feu de l’action, avec l’arrivée en trombe d’un Michael Wong plus Fitzgeraldisé que jamais. Alors ça nous laisse une vingtaine de minutes de cinéma avec une inventivité graphique non négligeable et une ambiance mélancolique qui nous rappelle les grands moments du pur cinéma d’exploitation hongkongais.
Réalisé par le duo Alan Mak, co-directeur des Infernal Affair et Felix Chong, scénariste et accessoirement acteur de quelques polars branchés HK, cet Overheard est typiquement caractérisé par une réelle envie de bien faire et de distiller une atmosphère à la Infernal Affair, mais voilà on s’y ennuie fermement. Et ce n’est sûrement pas l’attitude cool du trio d’acteurs principal, constitué de Lau Ching-Wan, Louis Koo et Daniel Wu qui se débattent tant bien que mal, qui relève le niveau de ce petit film qui avec moins de prétention et un peu plus de décontraction, aurait pu être une agréable série B dans la veine des productions Milkyway non mises en scène par Johnnie To.
A vouloir installer un climat lourd et une sur-dramatisation par l’utilisation d’artifices pompeux et une musique de circonstance omniprésente, les réalisateurs donnent à leur film, un sentiment de lourdeur empruntée et desservent totalement leurs velléités de créer un climat par l’utilisation du cliché qui tue au moment où l’imagination leur fait défaut.
Reste un final d’un fort joli apanage qui laisse imaginer qu’avec un peu plus d’idées dans un script qui s’avère bien léger, ça aurait pu donner un bon petit polar de série B, car le film n’est pas dénué d’idées esthétiques.