Premier (et dernier film) de Walter Murch, monteur pour Francis Ford Coppola, Anthony Minghella, et tant d'autres, scénariste pour George Lucas, celui-ci s'attaque tout de même à un monument de la culture américaine, en faisant carrément une suite au Magicien d'Oz ! Bien que les auteurs et Disney s'en défendent.
Mais j'avoue avoir été très surpris par le ton extrêmement sombre qui s'en dégage. D'ailleurs, dans les premières minutes, on retrouve Dorothy, qui a dix ans, et qui n'arrive plus à dormir après son passage au pays d'Oz. Sa mère trouve comme moyen radical de l'enfermer dans un hôpital psychiatrique afin qu'on lui administre des électro-chocs ! D'ailleurs, sans aller aussi loin par la suite, le film va aller à l'opposé de ce qu'avait fait Victor Fleming 46 ans plus tôt, avec des couleurs vraiment ternes, où le monde d'Oz n'est que ruines, y compris la fameuse route dorée. D'ailleurs, il n'y a aucune chanson dans le film.
Même si j'ai au fond plutôt aimé, je me demande ce qui est passé par la tête des exécutifs de chez Disney pour produire une œuvre aussi bancale, dont l'univers est plus proche du cauchemar que du rêve, avec des créatures qui font plus peur qu'autre chose, comme les roches vivantes ou les Wheelers, à patins à roulettes, qui ont l'air de sortir d'Orange mécanique ?! Mais globalement, j'aime bien ce quasi-détournement du Magicien d'Oz, bien que ça soit tiré des deux suites en roman, et le fait que ça soit du réel, comme Tik-Tok (rien à voir avec une application), le petit robot de fer, ça me touche, et je trouve ça au fond réussi.
Cependant, Walter Murch va payer très cher son audace, où son ami George Lucas se portait garant si le tournage prenait du retard : Oz, un monde extraordinaire sera un bide total, et condamnera par la même occasion toutes ses envies de réalisation. Mais n'empêche, quel culot de Disney d'avoir produit pareil film !