Oz, un monde extraordinaire étant une sorte de suite de Le Magicien d'Oz, je vous conseille de lire ma critique de ce film
avant de vous jeter dans celle de cette "suite".
Taram et le Chaudron magique n'est pas le seul Disney de 1985 à avoir été un bide.
En effet, que ce soit le département animation ou le département live, Disney était dans une véritable impasse cherchant sans arrêt un nouveau style pouvant plaire aussi bien au jeune public aux plus âgés mais cela n'était pas de tout repos car personne n'était jamais content du résultat.
Un exemple de ceci est Oz, un monde extraordinaire.
Loin de Le Magicien d'Oz de Fleming avec son ambiance bon-enfant avec une héroïne souriante et chantante, Oz, un monde extraordinaire (Return to Oz en VO) nous mets dans une suite spirituelle sombre avec une petite fille esseulée ne souriant presque jamais et sans la moindre chanson.
De plus, dans cette suite spirituelle, il n'y a pas de couleurs vives pour renforcer une quelconque joyeuseté. Ce film nous montre des décors aux couleurs ternes pour renforcer l'absence de joie dans ce nouveau Oz.
Dorothy (Fairuza Balk) ne chante pas de vive voix dans la ferme familiale, elle déambule en sermonnant mollement les animaux.
L'intrigue ne débute pas à partir d'une perte de conscience sans gravité de l'héroïne mais par une morbide séance d'électrochocs et de "presque" noyade de la protagoniste.
De plus, alors qu'elle découvrait Oz avec émerveillement dans le film de Fleming, celui de Disney nous montre une Dorothy redécouvrant un Oz apocalyptique où tout est détruit et où les habitants sont figés sans vie.
De plus, les nouveaux personnages rencontrés sont tout sauf amicaux.
Non seulement, les trois compagnons du film original sont également figés mais nous voilà avec Mombi (Jean Marsh), sorcière psychopathe collectionnant les têtes pour se les approprier, un cruel Roi des gnomes (Nicol Williamson) au visage de pierre...
Et n'oublions pas le fait que le film n'hésite pas à nous montrer des images perturbantes ou encore de la violence corporelle.
Par contre, on aurait pu se passer des ridicules Wheelers n'ayant pas leur place dans un film avec une ambiance sombre.
Quant aux sidekicks, ils ne sont pas mieux lotis dans le bon sens du terme afin de renforcer le désespoir de la situation d'Oz devenu un pays désolé où l'on sent que la fin du monde est proche.
Le joyeux épouvantail a été remplacé par un homme à tête de citrouille dépressif (Stewart Larange/Brian Henson), l'homme en fer blanc lumineux a laissé sa place à une machine rouillée détraquée (Michael Sundin/Tim Rose /Sean Barrett).
Par contre, on aurait pu se passer de la poule de compagnie agaçante de Dorothy n'amenant rien dans l'histoire et n'ayant pas un caractère agréable.
C'est à se demander pourquoi les scénaristes n'ont pas préféré garder le choupi chien Toto.
En ce qui concerne Dorothy elle-même: c'est une bonne héroïne. En effet, contrairement à la Dorothy de Fleming qui était craintive et subissait tout ce qui lui arrivait, celle de Disney est active et ne manque pas de courage tout au long de l'histoire.
Et n'oublions pas la chose suivante: dans Le Magicien d'Oz, Harold Haren avait composé des chansons à la Disney. Or, dans Oz, un monde extraordinaire, Disney eux-mêmes ont été, étonnement, loin d'être disnéens puisque la BO entièrement instrumentale de David Shire n'est composée que de musiques mélancoliques, angoissantes, inquiétantes ou encore terrifiantes. De plus, ce film contient assez peu de moments humoristiques, ce qui fait que David Shire n'a pas eu l'occasion de composer des thèmes comiques.
Après Oz, un monde extraordinaire n'est pas sans défauts. Si certaines scènes peuvent faire peur aux plus jeunes et aux plus impressionnables, certains effets spéciaux du film ont assez mal vieilli.
De plus, le film s'achève par une grosse facilité scénaristique et un épilogue trop abrupt pour nous permettre d'apprécier l'intrigue jusqu'au bout.
Plus énervant encore, le personnage d'Ozma (Emma Ridley) qui avait tout pour être un personnage intéressant est très mal exploitée, ce qui fait que son amitié avec Dorothy semble très artificielle.
Il est vraiment dommage que ce film soit passé complètement inaperçu alors que c'est un film intéressant non seulement par ses images mais aussi par son histoire.
Chaudement recommandé!