Depuis quelques années, il semblerait que les films d’animation tendent à se diversifier de plus en plus, que ce soit au niveau des techniques d’animation employées, des sujets abordés ou des publics visés. On ne dira jamais assez qu’il est réducteur de considérer que lorsqu’il s’agit d’animation, « c’est uniquement pour les enfants ».
Aussi, dernièrement, nous avons pu voir de nombreux projets, aussi originaux qu’intéressants, parmi lesquels nous pouvons citer Tout en Haut du Monde (Remi Chayé 2016), La Jeune Fille sans Mains (Sébastien Laudenbach, 2016), Ma Vie de Courgette (Claude Barras, 2016), Téhéran Taboo (Ali Soozandeh, 2017) ou encore La Passion van Gogh (Dorota Kobiela et Hugh Welchman, 2017). Bien d’autres pourraient s’ajouter à cette liste, mais ce n’est pas le but de cette critique. Ainsi, les réalisateurs et réalisatrices semblent ne jamais manquer de créativité, d’inventivité et d’imagination. 3D, dessins, peintures, gyroscope, stop-motion... Les techniques se diversifient et se perfectionnent.


Pachamama est donc un film d’animation, deuxième long-métrage de son réalisateur, Juan Antin. Celui-ci est né en Argentine et souhaite par ce métrage, « rendre hommage à la culture des Andes ». Aussi, le contexte spatio-temporel du film est assez original, prenant place dans une région géographique et une époque peu montrées à l’écran, et encore moins dans des films d’animation (on peut penser à Pocahontas, Kuzco… mais peu d’autres noms viennent spontanément à l’esprit).


L’histoire nous révèle les aventures de deux petits enfants vivant dans la Cordillère des Andes, Tepulpaï et Naïra. Alors que Naïra est responsable, Tepulpaï aime principalement jouer, courir, sans se soucier de quelconques problèmes que pourraient avoir les habitants de son village. Or, un jour le totem protecteur est dérobé par les Incas et Tepulpaï fera tout ce qu’il peut pour le récupérer et pouvoir prouver qu’il est, lui aussi, capable de grandes choses, même d’affronter les « monstres de métal » arrivés par la mer.


Si le film s’adresse en effet, principalement aux enfants, il n’en est pas moins intelligent (trop souvent, des films « pour enfants » tendent à manquer de considération pour leur public cible). Sous forme de quête initiatique, mêlant le récit d’aventure, la découverte de soi et de l’autre, donnant à voir un univers riche en symboles, le film devient une sorte de conte éducatif, sans jamais tomber dans les travers dans lesquels il pourrait aisément sombrer.
Par cette aventure de deux jeunes enfants, le film transmet de belles valeurs, telles que le courage, l’entraide ou le respect, tout en n’oubliant pas une touche d’humour.
Forcément, malgré la sombre période évoquée (les conquistadors, la destruction de cultures dont on aurait sûrement pu apprendre beaucoup), aucune véritable violence n’est montrée, et les méchants (dont le vocabulaire semble se restreindre à une demi-dizaine de mots) sont plus bêtes que méchants. Ceci, bien que contournant d’une certaine manière la réalité, n’amoindrit absolument pas la qualité du film.


Visuellement, c’est une explosion de couleurs, donnant à voir les variations de teintes et de tons des Andes, entre verts, jaunes, oranges. On se plait à observer ses décors regorgeants de couleurs et de détails et ce, malgré la simplicité apparente (et volontaire) des graphismes. Le producteur du film avait par ailleurs déjà produit Kirikou et la Sorcière, lui aussi, resplendissant d’environnements colorés et attrayants.


La bande-son est elle aussi très travaillée et réfléchie, composée par Pierre Hamon, celle-ci est constituée de quelques sonorités étonnantes, obtenues grâce à des instruments insolites, notamment des plumes de condor.


Si vous voulez faire découvrir un beau film, original et amusant à vos enfants, neveux ou nièces, petit-cousins ou petites-cousines … ou si tout simplement vous avez été capables de conserver (au moins) un peu de votre âme d’enfant, il est vivement recommandé d’aller le voir. (il n'est pas impossible que vous souhaitiez adopter un lama par la suite, vous voilà prévenus)


Rédigé pour MoviesNerd

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le 21 janv. 2019

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Anyore

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