1939, année de la résurrection du western, je ne cesserai de le rappeler ici. Ce facho de Cecil B. DeMille prend pour thème un de mes épisodes favoris de la conquête de l'Ouest, la construction du transcontinental (lire également l'album de Lucky Luke Des rails dans la prairie).

Décidée dans les salons enfumés de cigares de Washington, la traversée des Etats-Unis est laissée aux bons soins de deux compagnies privées : la Central Pacific qui part de l'océan éponyme (pour faire plaisir à Gizmo) et l'Union Pacific qui démarre, elle, les travaux à Omaha, Nebraska. Dès lors, une courses entre les deux firmes est lancée pour pouvoir construire le plus de kilomètres avant la jonction.

Les gentils de l'Union Pacific sont gangrenés par de bons vicelards à la solde du concurrent. Cette demi-moule de Joel McCrea (dans le rôle de Lucky Luke) est chargée de faire régner l'ordre sur le chantier et de parer tous les mauvais coups.
Quant à Barbara Stanwyck (au fort accent irlandais), son rôle ne sert pas à grand-chose, si ce n'est à balancer une femme au milieu de tous ces hommes seuls. Rivalités amoureuses à la clé. Pas vraiment le plus intéressant du film, mais au moins on sait pourquoi il dure 2 h 15...

J'aurai préféré un bon film gentillet, qui me montre les deux chantiers avancer chacun de leur côté, avec les péripéties inhérentes à de telles entreprises : la neige, la montagne, les Indiens... Avec de belles scènes de plantage de clous et de rails. Et même pas un seul Coolie à l'horizon.
Mais non, pour la masse stupide des spectateurs, il faut qu'il y ait des méchants, qu'on ajoute de la fiction là où la réalité suffit amplement à tenir en haleine un type normalement constitué.



PS : la promotion du film a fait dans la surenchère cocasse si on en croit Wikipédia : «La première mondiale eut lieu à Omaha dans le Nebraska pour une célébration qui a attiré 250 000 personnes exigeant la Garde nationale pour le maintien de l'ordre. Un train arriva d'Hollywood transportant Cecil B. DeMille et les vedettes du film, Barbara Stanwyck et Joel McCrea. Pendant trois jours, ils traversèrent les États-Unis, attirant les foules à chaque escale. Un train de l'époque a continué ensuite la promotion pendant 15 jours parcourant le pays d'un océan à l'autre, avec des arrêts dans une trentaine de ville.»
Pruneau
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le 7 avr. 2012

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