Rien de pacifique...: WOLVERINE vs PACIFIC RIM
Bon , rien qu’à voir la longueur des résumés Wikipédia, on sent qu’on a affaire à du très très lourd. A ma gauche, un putain d’acteur dans un rôle de légende, charismatique, dur au mal, THE Wolverine mal léché. A ma droite, un mec qu’on ne connaissait pas avec cette tête-là, des monstres rappelant les meilleures années de Peter Molineux. Au milieu, je vous jure, j’étais sûr à 100% que c’était la même actrice dans les deux films, mais non, toutes les japonaises se ressemblent, donc bien que les deux films se passent en Asie, ce n’est pas le même casting, et donc au milieu il y a l’Asie, Japon d’un côté, Hong Kong de l’autre, une manière de nous inviter au voyage, ou peut-être de conquérir d’autres marchés.
Franchement, les deux films envoient du gros bois. Ils sont en 3D, ils ont des budgets énormes, les effets spéciaux sont nickels, c’est du blockbuster à l’état pur. Rien à dire de ce côté-là, je ne jugerai pas. De toute façon, c’est un fait acté, les deux films sont bons, très bons même. Il y a dans les deux cas une jolie intrigue derrière, facile d’accès, prévisible mais sans tomber dans l’évidence ni dans l’incohérence outrancière. Les deux films sont tous publics, pas de problèmes, mais restent plus attrayants qu’un World War Z en terme de gore et d’adrénaline. D’ailleurs, dorénavant, je pense que je classerai tous les films en regardant s’ils sont meilleurs que World War Z, qui était d’une moyenneté moyennement moyenne.
Alors puisque nous sommes dans un versus, et qu’il nous faut faire un choix parce que nous ne pouvons bien sûr aller voir qu’un seul de ces deux films (car nous avons piscine les autres soirs de la semaine), comment s’y prendre ? Eh bien, je pense qu’il y a une différence fondamentale entre les deux productions : le risque pris.
Wolverine est un concentré d’efficacité, mais il ne prend aucun risque. Tous les éléments sont connus pour plaire au public, être efficaces, combats au sabre, flashbacks X-Men, quête de la mortalité, super mannequin japonaise qui fait rêver les enfants dans les chaumières de Kyoto la nuit…
Pacific Rim, en revanche, sort des sentiers battus et tente des choses beaucoup moins mainstream. Les monstres sont relativement loufoques, les personnages sont remplis de carences, certaines scènes sont ridicules, beaucoup d’éléments sont des moqueries au deuxième degré du monde moderne : lenteur des politiques, difficulté des pays à travailler de concert. On se moque des russes, des chinois, mais également des américains, petits chefs derrière leur bureau.
A cet égard, la comparaison entre les deux héros est symptomatique. On a ici deux anti-héros à mon sens. Je ne suis pas un grand fan des X-men mais Logan me paraît être le plus sombre d’entre eux. Il a ce dont tout le monde rêve et aspire à ce que tout le monde possède. Son alter-ego du Pacifique, Raleigh Becket (campé par Charlie Hunnam que contrairement à mon co-chroniqueur Floppy que vous pouvez lire par ailleurs, j’ai trouvé extraordinaire dans un rôle de composition très difficile), est également un anti-héros de premier choix, dévasté par des éléments révélés dans l’introduction du film.
Mais là où Logan se bat contre lui-même et surpasse tous ses adversaires, Raleigh m’a beaucoup plus touché en luttant contre les autres, contre ses faiblesses et même contre ses amis. C’est un homme qui n’a rien pour lui au départ, ce qui m’a énormément plu mais peut tout à fait déplaire à certains parce qu’il ne fera rêver personne. Prendre des risques pour atteindre l’âme, vous dis-je.
Je respecte énormément le travail fait par l’équipe de Wolverine, et il est très possible qu’il soit le meilleur film de la série X-men. Il est en tout état de cause meilleur que Wolverine, X-men origins. Il comblera les fans et les non-fans. Mais je dois lui reprocher deux choses, sa frilosité exagérée et son titre français. Le titre anglais c’est THE WOLVERINE. C’est la classe. Le combat de l’immortel ça fait carrément 12 travaux d’Asterix, ce n’est pas sérieux. Pacific rim, ça c’est la classe, même pour ceux qui savent ce que Rim veut dire. Au pire, dites Pacific Rift comme moi, ça marche aussi.
Le choix : Si vous voulez être sûr de ne pas être déçu, que vous avez absolument besoin d’emmener votre petite amie voir un film qui lui plaira, que vous avez dû aller voir Superman cette semaine ou pour toute autre raison qui vous pousserait à la jouer « safe », THE WOLVERINE vous attend, solide, bien bâti, le poil luisant, les griffes lustrées. Il ne vous fera pas mal c’est promis.
Mais Pacific Rim peut s’avérer être le film que vous préférerez en 2013, j’ai même vu des critiques en faire leur film favori de leur vie. C’est un film énorme, une baffe visuelle qui renvoient pas mal de films à leurs études (je pense à Prométheus entre autres), un beau moment de cinéma entrecoupé d’extravagance dont beaucoup devraient s’inspirer. Un film de petit gars indépendant avec un budget plus cher que le PIB du Soudan. A votre place, j’y songerai à deux fois avant de l’éliminer, surtout qu’il perdra beaucoup à être vu sur petit écran.
Mon choix : Pacific Rim. Mais dans l’idéal, allez-voir les deux, ils sont largement au-dessus des autres films à voir en ce moment. Ils renvoient les zombies de World War Z dans la cour de récré, et Superman retourne bouffer de la terre dans sa ferme, merci pour lui.
Le critère : Si vous êtes fans de Sons of Anarchy, d’Evangelion, de Goldorak, de Puzzle bobble, de Black & White, ou de Dj Lubel, bref si vous êtes un geek, je ne saurais trop que vous conseiller Pacific Rim. Sinon, je pense pouvoir dire que vous serez déçus, mais je peux aussi me tromper car même sans références, Pacific Rim envoie du pâté de chez Rillettes du Mans, donc ça peut valoir le coup tout de même.