Pacifiction nous raconte à Thaiti l'histoire du Haut Commissaire de la République interprété par Benoît Magimel qui aperçoit des sous-marins alors que la rumeur de la reprise des essais nucléaires se fait de plus en plus pressante. Voici pour ce qui est de l'histoire, mais le film dans ses presques 3h nous fait suivre l'ennui et le cérémonial de ce représentant de l'État en terre de Tahiti.
On se complait à suivre ce personnage dans ses déambulations, qui au début phénomènes de foire, vont devenir de plus en plus politiques, jusqu'à devenir une balade quasi-solitaire. La force de ce personnage, c'est son humanité, son impuissance face aux décisions de l'état, lui simple pantin à toujours devoir faire bonne figure, à ne jamais pouvoir être décisionnaire. Celui qu'on pensait être un badaud se révèle au fur et à mesure du film se muer en sauveur du peuple. Pour exemple son Monologue de nuit à l'intérieur d'une voiture, tel Marlon Brando dans Apocalypse Now, tel le chevalier blanc habillé en blanc dans sa Mercedes Blanche, s'effondre quand le passager qui l'écoute s'est endormi pendant sa longue tirade.
Le film est parfois drôle, parfois révoltant, parfois fulgurant dans le jeu de Benoît Magimel, parfois fascinant à l'image, très souvent un peu long. Le film avait une bonne idée, est bien mis en scène, mais raconter l'ennui en nous faisant vivre son ennui est parfois une épreuve à subir, pour un film de bonne facture mais sans rythme.