Le royaume de feu
Après avoir gusta-visionné...(!) cette succulente sucrerie que fût son Devdas, je me suis mis en tête d’explorer la filmographie de Sanjay Leela Bhansali. Ce David Lean indien met en scène une...
le 7 juin 2021
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Après avoir gusta-visionné...(!) cette succulente sucrerie que fût son Devdas, je me suis mis en tête d’explorer la filmographie de Sanjay Leela Bhansali. Ce David Lean indien met en scène une légende du 13ème siècle sous couvert d’événements historiques, mêlant folklore traditionnel, un visuel hyper lêché très au-dessus de la moyenne, des moyens conséquents, et ça se voit à l’écran…, et une bonne dose d’action, avec des joutes, cependant, moyennement chorégraphiées, et l’utilisation d’effets numériques clairement pas à la hauteur. C’est dans ce domaine que pêche le réalisateur qui au-delà de ces quelques imperfections ne cède en revanche quasiment jamais à la mièvrerie et aux effets faciles. Le happy end, par exemple, n’est absolument pas son apanage. Il faut voir les conclusions de ses films qui sont absolument sans concessions. C’est un peu comme si l’univers Disney virait à la dramaturgie Shakespearienne.
Ce qui me fait préférer ce film à son Devdas, qui demeure quand même un sacré spectacle…, la non présence de la star hindi Shahruk Khan, acteur un peu trop cheap à mon goût… mais ça n’engage que moi. Ici, il est remplacé par le ténébreux Ranveer Singh, acteur très charismatique qui n’a pas son pareil pour jouer les méchants de service. Dans le rôle du sultan Alauddin Khilji de la dynastie des Khaljî, une ethnie Turco-Afghane qui régna sur le sultanat de Delhi entre 1290 et 1320, il incarne un personnage de conquérant despote et manipulateur épris de la belle héroïne, de manière très convaincante.
Les actrices sont toujours aussi belles, les chorégraphies, les costumes, l’esthétisme à la pointe, le spectacle est assuré d’un bout à l’autre, avec toujours ce souci d’apporter de la profondeur à ses personnages qui présentent des aspects bien plus complexes et ambigus que ce que leur façade leur donne au préalable. A noter une excellente bande-son avec notamment le morceau Ghani Re Ghani Re Khamma qui donne au final du film une ampleur baroque fulgurante.
Pour le spectateur avide d’orientalisme et d’aventures au grand souffle épique en manque de sensations, Bollywood est une excellente alternative. C’est parfois un peu cheap et sirupeux, mais c’est comme une bonne grosse friandise que l’on se déguste en cachette.
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le 7 juin 2021
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