Dans la dernière moitié de l’année 2009 est sorti un film de SF horrorifique qui n’a pas marqué les esprits, Pandorum. Un peu dommage, le film s’étant fait passé pour ce qu’il n’est pas, à savoir un revival d’Event Horizon pour les cinéphiles, ou un énième film de zombies dans l’espace pour le grand public (producteur d’event horizon et de RESIDENT EVIL oblige. Ni l’un, ni l’autre. Ce film possède quelques défauts, c’est sûr, mais il est aussi le projet le plus original sur le sujet qu’on ait pu voir ces dernier temps, et qu’on ne reverra pas de sitôt, ce projet s’inscrivant comme un retentissant échec commercial, qui engrangea en terme de recette à peine la moitié de son budget.
Au niveau des thèmes, y a rien à redire, les ingrédients qui nous sont proposés sont tout simplement jouissifs. Un vaisseau gigantesque contenant 60 000 hommes, un huis clos tendu et une ambiance qui évoque Dead Space en en rappelant la saveur, monstres à l’appui, n’importe quel bisseux validerait immédiatement le projet. Le petit souci du film, c’est étrangement qu'il a un peu beaucoup trop d’idées. Alors que Bower nous donne l’interface actioner qu’on attendait en explorant le vaisseau d'un bout à l'autre, son supérieur Payton cabotine sur sa console avec le rescapé Gallo à ses côtés jouant les fébriles psychologiques. Cette dimension psychologique, on ne l’attendait pas, et elle reste le procédé le plus bancal du film. Il faut dire que le principe est à double tranchant. En effet, si le pandorum permet de justifier, après réflexion, le comportement des monstres, il ne justifie pas leur aspect (complètement fétichiste, au design underground calibré pour nos goûts hard-core), et tombe dans le piège de la psychologie touchant les héros simples. On complexifie inutilement leur situation, on use de procédés archi connus pour représenter leur raison qui vacille (des tics visuels récurrents et creux), et on finit presque par les rendre ridicule, tant leur état semble irréaliste au vu des ambitions plutôt simples affichées au départ (redémarrer le réacteur, c’était concis et viscéral).
Ainsi, le Pandorum est plus un prétexte que le sujet de l’histoire, étant la seule chose qui fasse l’intérêt du lieutenant Payton. D’ailleurs, il vampirise un peu le film, car n’étant pas traité avec suffisamment de profondeur, il s’étale quand même sur une bonne partie du film, et nous empêche de trop jouir du parcours aventureux de Bower et ses amis. Nouveau problème du film, son visuel. Si les décors marquants (salles des modules, réacteur...) , la plupart des couloirs sont trop sombres pour satisfaire notre curiosité au cinéma. Le passage dans les conduits d’aération n’est absolument pas oppressant, car on ne distingue absolument pas les obstacles dans le passage. Bien dommage, car esthétiquement, le résultat est pauvre, et ça nous empêche de jouir du travail des accessoiristes décors (un crime, sur ce type de production). A part ça, si on ignore une légère tendance du film à singer un peu l’attitude Alice au pays des zombies (resident evil) dans les relations entre les personnages qui interfèrent entre eux (souvent en commençant à dire des choses qu'on ne comprend pas pour faire classe), le film fonctionne bien, et peu même s’avérer divertissant, car proposant un vaisseau spatial bien plus convaincant que la moyenne, dont le gigantisme impressionne. Au niveau des acteurs, c’est kif-kif : il y en a deux à jeter (Dennis Quaid et Cam Gigandet, qui cabotinent à qui mieux mieux dans un jeu de dupe psychologique dont on se serait bien passé (ou qui aurait dû être plus approfondi et réaliste pour convaincre)) et deux à garder ( un Ben Foster plutôt convaincant pour son parcours actif et son ignorance de ce qui sort de ses compétences (enfin un héros un peu crédible), et une Antje Taue qui oublie heureusement de loucher du côté d’Alice, en évitant le piège des répliques qui tuent). En bref, un spectacle largement convaincant, plus honnête dans sa marchandise (on regrette seulement cette campagne publicitaire lorgnant vers Event Horizon avec lequel il n’entretient que peu d’affinité, et toutes ces images qui n’ont pas grand rapport avec le film). Pour moi, un film à sauver pour ses intentions louables et son univers cohérent, hélas parasité par quelques idées pas assez développées.