À bord d’un gigantesque vaisseau spatial, deux officiers s’éveillent de leur hibernation. Leur mission est de coloniser une nouvelle planète au terme d’un voyage de plus d’un siècle, mais le réacteur nucléaire a besoin d’une intervention d’urgence. Les deux officiers n’ont plus aucun souvenir, et les rares autres membres d’équipages qu’ils croisent sont dans le même état. Par ailleurs, de dangereuses créatures humanoïdes rodent dans le vaisseau. Mais que s’est-il passé ?
Christian Alvart est un réalisateur allemand dont les œuvres sont généralement peu connues. Spécialiste des thrillers et des enquêtes policières. Il signe ici son seul film de science-fiction qu’il déroule… comme un thriller.
À défaut d’être originale, l’histoire est académique. L’ambiance est très travaillée, les informations sont distillées au compte-gouttes et les évènements apportent juste assez de révélations pour faire avancer la compréhension du spectateur. Malheureusement, les personnages ne sont pas assez développés et leurs interactions manquent un peu de profondeur pour provoquer un réel attachement. En effet, ce qui intéresse Christian Alvart est avant tout de balader le spectateur pour mieux le surprendre avec la chute. De ce point de vue là, son film est une réussite.
Pandorum est moins un film de science-fiction qu’une enquête horrifique. Le réalisateur renonce à être original et se contente de décors ainsi que d’éléments futuristes conventionnels. Points de technologie extraordinaire, d’extraterrestres à tentacules ou de questionnements dimensionnels. Sans tomber dans le space opera, certains éléments inhérents au genre auraient été bienvenus (juste un bête robot aurait suffi comme Bishop dans Alien). Idem, les personnages sont des archétypes vus et revus.
Dans Pandorum, Christian Alvart fait ce qui lui plaît, à savoir une enquête pour résoudre un mystère dans une ambiance glauque avec les ingrédients qui lui sont familiers. Le scénario est prenant, la chute vraiment bien trouvée, mais l’ensemble est un peu plat pour un film de cette ambition. Est-ce un problème de budget ? Une prudence excessive afin de ne pas sortir des sentiers que connaît le réalisateur ? Pandorum aurait gagné à décoller franchement d’une simple enquête et de développer davantage sa trame en proposant un monde un poil plus travaillé. Ma foi, le film se laisse tout de même regarder et la chute est vraiment plaisante.