PANIC ROOM est sûrement le Fincher le plus mal aimé. Plus mainstream que ses précédentes œuvres, il possède de belles qualités et tout particulièrement son utilisations des outils numériques.
Le point de départ est intéressant et dès son générique, malin quant aux thématiques qu'il soulève, Fincher entame une œuvre visuelle et esthétique innovante condensé dans ensemble aussi étouffant que noir. On est donc en plein dans l'univers du cinéaste. Le premier tiers prend des allures hitchcockienne dont la paranoïa et l'urgence convoquent le meilleur du réalisateur britannique, Fincher se situant dans une sorte de prolongement de son cinéma. Les bonnes idées se déploient et les bases de la relation entre une mère et sa fille donnent de la profondeur à l'intrigue. Lorsque apparaît Burnham, interprété par un excellent Withaker, on se dit que l'on a là tous les ingrédients d'un grand film. Mais Jared Leto, les péripéties bien trop rocambolesques ainsi que le final plutôt fade finissent d'entacher les superbes idées du premiers tiers. Dommage, il y avait sûrement de quoi creuser derrière ce trip paranoïaque en plein New York où sécurité rime avec terreur. L'individu se retrouve une fois de plus seul (face aux autres, face à soi) et doit choisir entre protéger les autres ou se protéger soi-même. L'intérêt personnel ou l'intérêt général ? Malheureusement, tout cela est à peine effleuré.
PANIC ROOM est un brillant exercice de style quoique parfois un peu vain tant il ne parvient pas à servir le propos au maximum de ses capacités. Mais Fincher étant ce qu'il est, le tout reste passionnant et prenant de par la maîtrise parfaite de la tension.