Une divorcée et sa fille passent leur première nuit dans leur somptueuse nouvelle demeure. C'est alors que débarquent trois cambrioleurs inquiétants. Heureusement, nos héroïnes peuvent rejoindre à temps la panic room, où elles seront à l'abri... ou pas ?
"Panic Room" est vraiment un produit de son temps. Outre le fait qu'il y a eu un petit engouement médiatique au début des années 2000 pour ces bunkers cachés pour personnes fortunées, on retrouve l'ambiance paranoïaque et sécuritaire post-11/09. Même dans une grande ville, même chez vous, vous pouvez être la cible de méchants loups ! Naturellement, le scénario signé David Koepp est plus malin et perfide que cela. Ainsi la panic room apparait comme un salut, mais se retournera bien vite contre ses utilisatrices...
Ceci étant, le vrai intérêt du film est la mise en scène de David Fincher. Après avoir posé le décors via une visite immobilière qui tient du fusil de Chekov géant, toute l'intrigue se déroule en huis-clos dans l'immeuble. Fincher se fait plaisir avec les nouvelles technologies d'effets numériques, s'offrant des plans impossibles à filmer de manière conventionnelle (caméra franchissant des murs, passant à travers une anse de cafetière...). Il faut être franc, parfois c'est à la limite du gratuit, et parfois c'est très moche, les CGI ayant mal vieilli.
Mais globalement, le talent du réalisateur, appuyé par un montage aux petits oignions, parvient à instiguer une tension qui ne faiblit jamais. On s'étonne par exemple du fait que les trois assaillants soient immédiatement et en permanence exposés, alors que tourner le film exclusivement depuis le point de vue des héroïnes aurait pu être plus intéressant. Mais cela permet justement de montrer leurs dissensions et leurs tempéraments différents, et d'accentuer le suspense et les possibilités.
Bon, il y a bien quelques passages tirés par les cheveux. Dont cette mise en place exagérée : on comprend que Jodie Foster veut se venger de son ex-mari en lui faisant casquer une luxueuse demeure, mais n'est-il pas excessif d'acheter une hôtel particulier sur plusieurs étages pour une femme et sa fille ?
Toutefois cela n'empêche pas de rester scotcher à son fauteuil devant ces 1h52 qui passent sans aucun mal. Si "Panic Room" est un David Fincher mineur, il est un divertissement et un exercice de style rondement mené.