Minute papillon ! Parce que le biopic adapté de la biographie d'Henri "Papillon" Charrière par Franklin J. Schaffner mérite de se poser un instant...
Ceci dit, il ne faudra pas être trop impatient puisque ce drame carcéral dure quand même pas loin de 2h30. Mais vu la qualité de l'oeuvre, ça ne sera pas trop difficile d'arriver à son terme. Il faut dire que l'histoire en elle-même, la réalisation, la photographie, mais surtout l'interprétation de Steve McQueen - sans oublier Dustin Hoffman -, tutoient les hauteurs...
Henri Charrière donc, un papillon tatoué sur le torse, est envoyé pour un crime qu'il n'a pas commis au bagne de Cayenne. Et à peine embarqué sur le bateau l'y traînant, il n'aura qu'une idée en tête : s'évader. Pour y parvenir, il proposera de protéger un autre bagnard plein d'oseille contre le financement de ce projet. En Guyane, l'atmosphère souvent suffocante et parfois moite ne l'empêche en rien de revenir sur ses ambitions, mais malgré sa ruse et ses plans bien ficelés tout ne se passera pas comme prévu, loin de là... Et les conditions de ce que subira le héros se révèleront terribles et impitoyables.
Outre un scénario plein d'aventures et de rebondissements, on suivra avec beaucoup d'intérêt les deux personnages principaux et leurs deux caractères aux antipodes - au propre comme au figuré... L'un est fougueux et borné - se permettant même quelques saillies très amusantes -, l'autre est plutôt sage et résigné, ce qui rendra leur amitié plus intéressante, et au final encore plus émouvante...
Après, on imagine que le film doit être assez romancé : les petits miracles s'enchaînent, comme la manière dont Papillon sera sauvé et invité par des autochtones que son tatouage aura probablement "impressionné". Mais pour une fois que ce tatouage lui servira à autre chose qu'être traité de "Papi" ! ^^
Aussi, le dernier plan du film laisse entrevoir une aide sous-marine assez grossière si vous avez l'oeil. Le réalisateur a dû penser que ça passerait, mais non... Et ça fait mal de terminer là-dessus, surtout vu l'émotion du moment.
M'enfin bon, ça n'empêche pas Papillon d'être un très beau film sur le désir et le besoin ou non de liberté, que peut-être l'innocence transcende, face à la cruauté des profiteurs et des casseurs d'humanité. Et je le répète : un très grand Steve McQueen.