Je ne sais pas vous, mais personnellement j'adore ce genre de personnages évoluant radicalement au contact de quelqu'un d'autre (comprenez un homme malintentionné qui se prend d'amour pour la personne qu'il avait au départ l'intention de rouler). Le problème, c'est que souvent cette idée est faussée par un scénario peu crédible, ce qui rend cette transformation hautement improbable. Ici, rien de tout cela, et pas besoin de chercher bien loin pour comprendre pourquoi : Mitchell Leisen à la réalisation, et surtout Charles Brackett et l'immense Billy Wilder au scénario. Cela change tout, et c'est d'ailleurs le film entier qui est une réussite : script engagé sans jamais en faire trop, narration intelligente, intrigue bien construite, personnages jamais lisses, interprétation remarquable (Olivia de Havilland est bouleversante, sans aucun doute l'une des plus belles prestations de sa riche carrière)... Les motifs de satisfaction sont nombreux et c'est presque avec tristesse que l'on voit apparaître « The End » lors d'un final très émouvant alors qu'il avait toutes les chances d'être risible. Bref, merci Mitchell, merci Billy, merci Charles (Brackett et Boyer), merci Olivia, merci Paulette, et surtout merci « Par la porte d'or » (qui est bien le vrai titre du film, contrairement à ce que peut écrire SensCritique) : ces moments de cinéma sont devenus rares.