La porte d'or est cette grille qui sépare les Etats Unis de la contrée du Mexique.
De nombreux migrants squattent le petit bourg mexicain de Tijuana dans l'espoir de la franchir libre et citoyen du nouveau monde.
Parmi eux, figure un séducteur roumain, George Iscovescu qui fomente divers stratagèmes pour traverser la frontière.
Construit sous forme de flash back, le film s'ouvre par un plan sur la porte des studios Paramount pictures symbole à peine déguisé rappelant la porte frontière du titre et Hollywood comme rêve suprême de l'Amérique. Un homme se fond dans un groupe de touristes venus visiter les studios pour pénetrer clandestinement à l'intérieur et rencontrer un scénariste (Leisein lui-même dans le rôle du confident devant à l'origine être tenu par un cafard) afin de lui vendre une histoire... Retour au Mexique !
Le gigolo tardant à recevoir les papiers nécessaires est prêt à tout pour se faire naturaliser. Le scénario met donc en exergue la force d'attraction qu'exercent (et continuent d'exercer) les Etats-Unis pour les migrants du monde entier.
Iscovescu entrevoit le salut en la présence d'une jeune enseignante venue accompagner une sortie scolaire et se retrouve en panne en territoire étranger avec ses élèves. Son projet est clair : l'épouser rapidement pour la quitter aussitôt la frontière franchie.
Obstacle de taille, la maîtresse jalouse du jeune homme Anita, interprétée merveilleusement par une Paulette goddard vénale et manipulatrice à souhait.
Il y a tout au long du film une opposition claire entre intérêt et sentiment, cupididité et générosité, calcul et amour, naïveté et égoïsme.
Charles Boyer qui voit son texte réduit en raison d'une mésentente avec Billy Wilder,(dont ce sera le dernier scénario qu'il ne mettra pas lui-même en scène) réussit à incarner ce personnage fourbe et calculateur en lui apportant une humanité qui le rendra sympathique et attachant malgré tout, le cynisme absolu, laissant place au romantisme.
Olivia de Havilland, encore une fois utilisée comme oie blanche, un peu godiche et naïve, victime d'un homme qui se joue de sa sincèrité est parfaite même si je la préfère dans des rôles plus complexes dans lesquels elle fait merveille comme dans Double énigme ou La fosse aux serpents.

Avec 6 nominations aux Oscar (meilleure actrice pour Olivia de Havilland qui perdra face à sa soeur, meilleur scénario pour Billy Wilder et Charles Brackett), le film est un des plus gros succès critique de l'année. Comme il n'en remporta aucun malheureusement, il fut scandameusement oublié et se voit transformé en rareté cinéphile.
Rawi
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Scandaleux !, Top critiques (films) et Les films découverts grâce à mes éclaireurs

Créée

le 1 oct. 2014

Critique lue 619 fois

28 j'aime

9 commentaires

Rawi

Écrit par

Critique lue 619 fois

28
9

D'autres avis sur Par la porte d'or

Par la porte d'or
Kobayashhi
7

C'est dans la boue qu'on trouve le plus bel or !

Tiens donc, en voilà un grand oublié du site, pas une seule envie chez mes éclaireurs, 7 petites notes au total, il est temps de remplir ma mission du jour. D'autant que pour d'innombrables raisons...

le 5 juil. 2014

13 j'aime

Par la porte d'or
Caine78
8

Critique de Par la porte d'or par Caine78

Je ne sais pas vous, mais personnellement j'adore ce genre de personnages évoluant radicalement au contact de quelqu'un d'autre (comprenez un homme malintentionné qui se prend d'amour pour la...

le 30 mars 2018

Du même critique

Bienvenue à Gattaca
Rawi
10

Critique de Bienvenue à Gattaca par Rawi

Un des meilleurs sinon le meilleur film d'anticipation existant. Scène d'ouverture, une des douches les plus hygiéniques jamais filmées. Des lambeaux de peaux, tombent dans le bac à douche les uns...

Par

le 31 oct. 2012

185 j'aime

23

Le Petit Prince
Rawi
9

Poésie initiatique

Cher Antoine, Quand j'ai fait la connaissance de votre petit Prince, je n'étais qu'une petite fille qui commençait ses découvertes littéraires. Bien sûr qu'à 7 ans, je n'ai pas tout compris. La...

Par

le 26 avr. 2016

133 j'aime

9

Under the Skin
Rawi
8

Poème érotique

Le film s'ouvre sur un oeil, un regard qui se forme, une langue qui se prononce maladroitement. Fond noir ! L'intérêt majeur de cette adaptation est son ACTRICE principale. A la fois très connue,...

Par

le 4 juil. 2014

130 j'aime

33