Paradis oxymorique
Une très belle fable documentaire captivante et brûlante d'actualité. L'usage récurrent de la caméra subjective nous implique dans le quotidien tourmenté des villageois et donne de très belles...
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le 4 juil. 2023
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Lors de l'été 2021, le réalisateur russe Alexander Abaturov et une équipe réduite suivent durant quelques semaines les habitants, nommés les Iakoutes, d'un village au nord-est de la Sibérie, Shogolon. Ces derniers doivent faire face à des incendies qui dévorent impitoyablement les forêts environnantes, voire des habitations. Totalement abandonnés par les autorités du pays, ne jugeant pas utile d'intervenir étant donné que s'attaquer au problème reviendrait à plus cher qu'à ne pas s'y attaquer, les villageois, en attendant et en espérant la pluie, tentent par leur forte volonté, mais par leurs faibles moyens, de contrer du mieux qu'ils le peuvent le fléau qui s'abat. Un fléau qu'ils incarnent en une créature mythologique, possédant un esprit malveillant, qu'ils qualifient même de "dragon".
Des images saisissantes de nature environnante, enfumée par une couleur orangée prédominante, suffisent à donner une atmosphère apocalyptique à une situation qui l'est. D'ailleurs, le documentaire fait bien comprendre que, à cause du réchauffement climatique (conséquences, les sécheresses et les canicules sont plus fréquentes et durent plus longtemps !), il ne s'agit plus d'un phénomène pouvant se réguler, mais d'une véritable catastrophe écologique.
Le ton est le plus souvent contemplatif. Il n'y a pas de voix-off pour commenter. Seuls des cartons apparaissent au début et à la fin pour apporter des informations en dehors de ce qui est filmé autrement. Pour le reste, la parole est aux principaux concernés, semblant filmés comme s'ils étaient entre eux, sans personne d'autre. Et c'est là que le bât blesse un peu vu que les échanges entre les habitants sont trop explicatifs pour paraître naturels, pour qu'il n'y ait pas une part de mise en scène qui peut venir soit de directives du cinéaste, soit des habitants eux-mêmes, ne pouvant alors s'empêcher de jouer pour la caméra.
Il n'empêche, ce que l'on retient le plus ici, c'est que le "dragon" est lâché (pas seulement en Sibérie, au passage !), se lâche et qu'il n'est pas près d'arrêter.
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le 2 sept. 2023
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