Je viens de revoir un certain nombre d'années après ce film dont j'avais oublié le génie. Très rarement diffusé, le dernier DEWAERE, auquel il est dédié et quand on sait sa vie on comprend d'autan mieux ce que dénonce ledit long métrage.
Au nom du bonheur, détruire le centre cérébral des émotions, quelle belle idée ! Mais cette idée, le flashage, est si géniale, elle créée des monstres.
Aujourd'hui nous avons de ces personnages autour de nous, et sans flashage.
Ce merveilleux, glauquissime et sordide film nous plonge avec une intelligence rare au sein de la perversion (au vrai sens du terme) programmée. Finis les sentiments, finies les questions existentielles, finis les raisonnements qui mènent à se demander si être ou ne pas être est la vraie question !
"Se flasher c'est comme un suicide mais en plus lâche" dira le bon Docteur avant de succomber à son propre flashage ! Pour enfin dire "Je n'arrive plus à sentir (…) et heureusement".
Quant à moi, comme noter Philippe LEOTARD dans le film, je préfère bien une bonne névrose, avoir peur devant un film d'horreur, pleurer une douleur, sentir profondément le cadeau qu'est une joie, plutôt que de devenir une machine que les Nexus 6 de Blade Runner auraient sans doute renié et à raison.
A voir, à revoir et ne pas oublier que ce film invite déjà en 1982 à prendre conscience que le bonheur à ce prix est une vie morte-vivante que les zombies ne nous envieraient pas.
Bonne séance !