Laura, Zara et Steffi ont respectivement 16, 12 et 7 ans. Laissées seules par leur mère (le ou les pères sont également absents mais ne sont jamais évoqués), elles se débrouillent seules dans un quartier populaire d'une région ouvrière de Suède.

Cet abandon n'est sans doute pas le premier car les trois petites ne manifestent aucune tristesse, aucune crainte, si ce n'est un pipi au lit et se montrent particulièrement débrouillardes lorsqu'il s'agit de trouver de la nourriture. Leur stratagème pour détourner l'attention et leur permettre de voler dans un super marché est parfaitement rodé mais absolument invraisemblable. Comme à peu près tout ce qui va se dérouler pendant 1 h 48 minutes qui m'ont paru en durer le double, tant la répétition des scènes presque identiques m'ont accablée.

Un évènement vient perturber ce semblant d'équilibre partagé entre débrouillardise et fêtes entre copines car les services sociaux ont décidé de rendre visite à la petite famille le lundi suivant. On imagine donc que cette histoire dure moins d'une semaine mais devant le nombre de micro évènements tous plus impensables les uns que les autres, on a l'impression qu'elle dure des mois. Laura, l'aînée n'avertit pas ses petites soeurs de cette visite programmée pour ne pas les inquiéter et se met en quête d'une mère de substitution qui pourrait faire illusion le temps de la visite. Cela tombe bien, alors qu'elle fuit pour échapper à un poursuivant (je vous épargne la raison de cette course poursuite haletante...) elle rencontre Hannah qu'elle aide à décharger sa voiture. La jeune femme la fait entrer chez elle et une connivence invraisemblable (j'ai déjà évoqué l'invraisemblance des situations ou pas ?) s'établit quasi immédiatement entre Hannah (qui doit avoir entre 35 et 40 ans) et Laura. Ensemble, elles vont s'amuser à pénétrer dans des appartements, y déplacer des objets (que c'est drôle !), boire des coups, fumer des joints et même s'embrasser. Hannah semble être une femme assez inconséquente qui rêve de redevenir ou de rester ado. Son personnage opaque n'a strictement aucun intérêt.

D'ailleurs, la personnalité d'aucun personnage n'est creusé. On se parle peu et nous sommes, pauvres spectateurs, contraints de comprendre nous-mêmes ce qui les anime.

Evidemment il est question ici de sororité (pour une fois employé dans son sens premier) car les trois petites même si elles se chamaillent parfois, s'adorent et mourraient les unes pour les autres. Mais je n'ai pas cru un instant à cette histoire et notamment au fait qu'aucun des adultes qui entourent les petites (et il y en a) ne se préoccupent de leur sort, pas même une tante près de qui Laura va chercher secours.

Par ailleurs, un montage étrange, les scènes sont brusquement interrompues, on passe à une autre et on reprend la précédente... achève de rendre le film foireux. Et je ne parle pas de la métaphore du chien errant qui ouvre le film et le parcourt tout du long... simplement parce que je ne l'ai pas comprise (ou trop bien... chien perdu sans collier, smiley qui se tape la tête).

Le casting est par contre impeccable concernant les trois petites soeurs. Elles sont formidables. Et la moue boudeuse de Laura (Bianca Delbravo) évoque Maïwenn et Adèle Exarchopoulos. (Par contre il faut qu'elle ferme sa bouche quand elle mange, c'est insupportable). C'est un premier film, je suis désolée de m'y être tant ennuyée.

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le 9 sept. 2024

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