C'est un coup de cœur.
Un de ceux d'autant plus puissants qu'on en attendait rien.
Ou plutôt un simple film d'action sympathique et hollywoodien.


Tout en étant ça, Paradise Lost est aussi et surtout un brillant petit film, génialement construit à l'ambiance à la fois sombre et douce, qui ne nous caresse pas dans le sens du poil et ne choisis jamais le plus facile des chemins.
Tout d'abord grâce à sa construction chronologique qui brouille les repères, accélère le temps pour se focaliser de manière surprenante sur les derniers instants de l'aventure.
De part ses choix scénaristiques aussi.
Tout d'abord en ne choisissant jamais, comme dit au dessus le chemin le plus facile, et en confrontant le spectateur à ce qu'il n'attend pas du tout (notamment des scènes finales impressionnantes de pessimisme, qui donnent tout son sens au titre du film...)
Se pencher sur une romance adolescente n'était pas facile, tant cette décision pouvait faire dangereusement dériver le film vers la tendance Twilight et autres films à l'eau de rose. Mais ici l'histoire est parfaitement maîtrisée, belle et forte, subtile car toujours fine et jamais lourdingues, à base de sentiments simples et jamais de discours graves et pesés. L'amour entre ce canadien et la nièce d'Escobar est d'une simplicité telle qu'elle en paraît évidente et coule avec fluidité déconcertante. Enfin elle est surtout, et c'est là le tour de force majeur du film, le moyen d'évoquer avec simplicité et jamais je détail trop superficiels, la figure toujours délicate de ce Robin des Bois moderne, Pablo Escobar.
Génialement interprété par Benicio Del Toro (qui ferait de l'or avec de la boue) c'est donc Escobar dont on traite ici le portrait, avec bien plus d'intelligence qu'un simple biopic.
Mais l'un des avantages majeurs du film c'est bien sa B.O., magnifiquement réalisée par un Max Richter dont on reconnaît les notes et les boucles répétitives, hypnotiques qui font souffler un vent puissant de liberté et de romance dans cette pépite cinématographique qui prouve (enfin) qu'à Hollywood on ne fait pas que de la merde vulgarisée.

Charles_Dubois
9
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le 19 oct. 2015

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Charles Dubois

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