Breillat nous plonge dans le récit du "Parfait d'amour" à travers l'évocation d'un féminicide par son auteur, filmé dans le cadre d'une enquête de police. Avant d'explorer l'impact sur l'un des plus proches parents de la victime, la fille, qui nous apportera un témoignage de sa personne. « Elle était froide », montrant ainsi la prévalence de la parole d'autrui face à celle de la victime, défunte certes, dans l'ordre des priorités !
Mais le film ne se résume pas qu'à être seulement la présentation d'une ordonnance à caractère politique d'un phénomène. Il est également une étude des mœurs et des difficultés inhérentes de la passion, contrariée par des désirs à contretemps.
Le nœud dramatique se présente comme suit : Frédérique (Isabelle Renault), cherchant une stabilité, deviendra hystérique face à l'immaturité de Christophe (Francis Renaud) préférant une vie moins rangée. Celui-ci, déchiré entre une vision déshumanisée des femmes, ritournelle de son camarade sociologue de comptoir Philippe (Alain Soral), et une quête passionnée d'amour avec Frédérique, se perd dans une confusion nerveuse. Offrant alors des séquences de bagarres verbales que les exégètes de Pialat n'auraient en rien reniées.
Enfin, le climax avec la scène du meurtre, filmée dans son incongruité clinique, illustre la capacité de Breillat à explorer les frontières entre réalité et rêve éveillé. Mais surtout, l'œuvre de Breillat se révèle être une plongée provocatrice dans les méandres complexes des relations humaines où les intrications psychologiques et sociales s'emboîtent, achevant de nous convaincre que le manque de compréhension entre les sexes et la fatalité des relations.