Ce n'est pas si courant, mais ce qui fait l'intérêt de « Paris au mois d'août », c'est avant tout ses à-côtés, bien plus que la romance sympathique mais assez mineure entre Charles Aznavour et Susan Hampshire. Non, ce qui séduit ici, c'est clairement Paris, filmée avec beaucoup d'élégance par Pierre Granier-Deferre, immortalisant avec un charme fou cette époque assez bohème où les artistes et rêveurs remplissaient les cafés pour échanger sur la littérature, la peinture, parfaitement représentés, notamment, par le très bon Michel de Ré.
Que ce soit les objets, les rues, les immeubles, les lieux culturels, le tout emballé dans un délicieux noir et blanc (beau travail de restauration), cette visite dans la capitale charme, séduit, quelques touches de machisme exceptées. Dommage, donc, que cette histoire d'amour, par ailleurs mignonnette, ne passionne pas plus que ça, apparaissant presque banale, les dialogues d'Henri Jeanson, hormis de temps à autre (on ne se refait pas) se révélant moins inspirés que d'habitude.
Heureusement, celle-ci a quand même ses moments : une sensualité discrète et une courte scène très « Nouvelle Vague »
(lorsque l'héroïne évoque une à une les parties de son corps),
la jolie Susan ayant effectivement de quoi faire tourner la tête de l'ami Charles. Avec, en prime, la chanson éponyme écrite, logiquement, pour l'occasion, et qu'à ma grande honte je ne connaissais pas. Rien de très original ni de vraiment surprenant, donc, mais ne serait-ce que pour l'atmosphère d'époque et le Paris qu'on aime, cette romance peut valoir le coup d' œil.