Paris nous appartient par Alligator
Premier long métrage de Rivette. Toute la Nouvelle Vague défile. On y voit Jean-Luc Godard ou Claude Chabrol, tout jeunes et b... tout jeunes.
Mais loin de cet apparat people qu'une superficialité intempestive m'invite à noter, même brièvement, c'est Paris qui est mis en lumière, assez joliment d'ailleurs, un Paris passé, de 1960, un Paris noir&blanc, doisnesque pour ainsi dire, avec des plans de rues de Montmartre sans voiture, des ponts desquels on entend les cloches sonner, une Seine sans bateaux mouches mais également un Paris des chambres de bonnes, avec ses parois martyrisées par l'érosion du quotidien, ses graffitis antiques etc.
Plus encore que ces plans en mouvement ou inertes qui encagent de bien belle manière les comédiens dans ce Paris de carte postale, c'est surtout un rythme lent, très lent, et pourtant très agréable, des comédiens mis en scène d'une façon quelque peu étrange, entre théâtre et naturalisme, je ne saurais définir, quelque chose à part.
Et puis un scénario alambiqué, un mystère qui n'en finit pas, qui donne par moments des allures de polar, de suspense voire de fantastique à une histoire qui demeure floue jusqu'au bout. Peu importe ce qui est dit, ce qui est raconté, je suppose que Rivette n'en sait rien non plus. On s'en fout, ce qui importe c'est cette balade, ces comédiens, cet étrange agencement entre évolution de corps, d'atmosphères, ombres et lumière, phrases, regards.
Il est vrai que l'on voit cependant passer ces deux heures trente. Je ne sais si j'aurais pu supporter une demi-heure de plus.
Pour mon premier Rivette, je suis satisfait, sans être tombé en pamoison non plus.