Paris, années 50. Jean-Luc, François, Claude et les autres quittent leur plume et s'en vont descendre les caméras dans les rues. Une nouvelle ère cinématographique s'annonce, celle d'un vent de liberté et de modernité rejetant les vieilles recettes du Septième Art traditionnel et des tournages en studios. Pour François ce sera Antoine Doinel et ses 400 coups, pour Jean-Luc un impayable Poiccard à bout de souffle...
Il est donc convenu que Jacques Rivette, copain et acteur actif de la bande des Cahiers du Cinéma, accouche de son film manifeste de ce que l'on appelle aujourd'hui la "Nouvelle Vague" : il tourne donc, sur plus de trois ans, ce célèbre Paris nous appartient, film précédé d'une réputation et d'une aura critique encore aujourd'hui difficilement contestées.
Pour ma part, et malgré tout le respect que je porte au courant artistique que représente la Nouvelle Vague, je dois reconnaître que le premier long métrage de Rivette m'a fait l'effet d'un ennui punitif grossièrement assené doublé d'un vide discursif béant de lourdeurs en tous genres. 135 minutes de courants d'air pendant lesquelles les acteurs et les actrices vont et viennent en répétant mécaniquement les mêmes répliques banales et inconsistantes, avec des plans certes très jolis qui mettent admirablement en valeur les rues parisiennes mais cruellement illisibles dans leur contenu. Disons le tout de go : la notoriété de Paris nous appartient doit énormément au milieu cinéphile duquel provient Jacques Rivette, de cette fameuse politique des Cahiers fleurant bon le copinage. Alors oui c'est très beau, mais c'est surtout d'un ennui mortel ; par ailleurs on pourra toujours me décréter qu'il existe des clefs permettant de décrypter une vague affaire de complot moral et idéologique, j'y verrai principalement un onanisme lénifiant voire un brin agaçant. J'ai détesté ce film.