Dans le domaine du nanar, Demy n'y va pas à moitié.
Un film...exceptionnel. Qui attaque fort dès sa 1ère séquence : Huster chante (mal) pour sa dulcinée ("Eurydice"...ok pour la symbolique, d'ailleurs tous les persos du film ont un nom mythologique...m'enfin pour une japonaise, on a encore plus de mal à y croire), sur une musique et des paroles totalement atroces de Michel Legrand.
A signaler que la Japonaise en question ne sait absolument pas jouer, mais à côté de Francis Huster, c'est Meryl Streep : tout raide dans sa combinaison beige, arborant un rictus ridiculissime de bout en bout (et en particulier quand il chante), et donc comme je l'ai dit, LES scènes qui valent à elles seules la vision de ce film : Orphée, sur scène, entonnant ses chansons de variété de merde, face à un public lui-même à peine convaincu par ce qu'il est en train d'applaudir.
D'ailleurs, dans la séquence chantée de la célébration post-1er concert, c'est un véritable festin pour les yeux : une trentaine de figurants chantant et dansant n'importe comment, c'est bourré de détails (de la mullet, des épaulettes larges, des bandeaux fluos), bref si vous aimez l'esthétique années 80, c'est un délice.
Et le pire dans tout ça, c'est que les chansons...je les fredonnais encore après le film ! Qu'il est fort ce Michel Legrand...et quelle belle interprétation de Francis Huster, j'insiste encore, mais franchement, c'est l'une des pires performances que j'ai vues de ma vie de cinéphile.
Et puis il y a une quantité de scènes nanardes : le passeur de l'Enfer qui nous fait les gros yeux rouges à la Molasar, Huster qui fonce tout droit dans un mur en moto, Huster (encore lui) embrassant soudainement, dans un grand élan WTF, son ingénieur du son, Huster qui chante, Huster et son bandeau qui clignote, Huster qui porte sa bien-aimée dans les bras comme s'il s'agissait d'un sac de ciment, Huster qui ne quitte jamais sa guitare, même quand il fait de la moto...Huster, Huster, Huster !
Enfin, bonus ultime : il y a un caméo de Bernard Minet