Il s'agit du troisième long-métrage réalisé par Agnès Jaoui, toujours sur le mode comédie chorale douce-amère. Après le très bon "Goût des autres", et l'impression mitigée que m'avait laissé "Comme une image", j'ai a nouveau été séduit par "Parlez moi de la pluie", pourtant mal reçu dans l'ensemble.
Il est vrai que le tandem Jaoui-Bacri affiche une certaine nonchalance, se laissant aller à quelques facilités, et que ce film au rythme incertain n'évite pas deux-trois longueurs, mais pour ma part je reste client de ce cinéma-là.
On retrouve des personnages ambigus mais attachants, pétris de contradictions, qui évoluent au gré de situations cocasses ou rocambolesques, avec une touche de gravité le plus souvent.
Jean-Pierre Bacri est nettement moins râleur et désabusé qu'à l'accoutumée, plutôt loser sympa, tandis qu'Agnès Jaoui joue cette fois sur le registre de la femme forte et sûre d'elle, tendance autoritaire.
A noter que l'inattendu Jamel Debbouze intègre le casting, pour l'un de ses premiers rôles adultes, et la greffe du trublion de banlieue à un univers plus bobo se révèle plutôt convaincante.
Comme l'indique son titre décalé, "Parlez moi de la pluie" n'embrasse pas de thématique particulière, mais s'intéresse aux élans existentiels de chaque protagoniste, y compris les seconds rôles, dans lesquels s'illustrent des comédiens tels que Pascale Arbillot, Frédéric Pierrot ou encore Guillaume de Tonquédec.
Au cours de cette tranche de vie estivale et pluvieuse, qui comblera les fans du duo Jaoui-Bacri, mais ne les réconciliera pas avec leurs détracteurs, on prend plaisir à suivre les atermoiements d'un échantillon assez représentatif du genre humain, passé à la moulinette d'un couple dont le cinéma repose avant tout sur l'écriture et l'interprétation, davantage que sur la mise en scène et le scénario.