L’idée de départ est presque originale : mettre une handicapée sous la menace d’un déséquilibré qui veut entrer chez elle pour la tuer. En effet, si l’idée n’est pas nouvelle, les handicaps dont souffre la protagoniste le sont. Mais autant Richard Fleisher faisait de la cécité de son héroïne de Terreur aveugle un enjeu de son récit, autant Mike Flanagan semble plus embarrassé qu'autre chose par ces derniers. Les monologues intérieurs sont ridicules, les halètements continus pénibles et, surtout, les handicaps ne favorisent ni l’intrusion ni les moyens de s’échapper puisque la maison est au cœur de nulle part. L’enjeu du handicap étant évacué, que reste-t-il d’original ? À vrai dire, pas grand-chose. Simple récit de home invasion sans réelle motivation, l’ensemble tourne à vide. Et ce d’autant plus que l’homme joue cinq minutes à lui faire peur avant de se décider à la tuer sans ne plus parvenir à entrer chez elle.
Ce long jeu du chat et de la souris n’a clairement rien à raconter. L’homme paraît rapidement vulnérable dans la mesure où il enlève son masque qui était, à bien des égards, plus inquiétant que son visage. Les péripéties manquent cruellement d’originalité et le récit tire souvent à la ligne. Série B réalisée pour la chaîne Netflix, écrite par Mike Flanagan, un habitué de ce type de toute petite production, et par sa femme Kate Spiegel qui tient le rôle principal, le résultat transpire le film tourné à l’économie.
Dommage que ni la réalisation ni le récit ne contrebalancent cet évident manque de moyens, ce qui est, habituellement, la force de ces productions. Incohérences à tous les niveaux, petite ambiance sympathique mais jamais effrayante, le film ne tient jamais les promesses auxquelles on aurait pu s’attendre. Ce n’est pas affreusement mauvais mais c’est très dispensable. Pas de quoi, en tout cas, d’en faire six caisses et trois petits fûts.