Malgré quelques trous d'air dans le scénario, des invraisemblances (classiques, dans ce genre de films) et des comportements irrationnels (bis repetitam), Hush est très clairement une excellente surprise. Ou comment la réalisation parvient à nous tenir en haleine avec seulement un lieu et deux personnages.
Voilà un huis-clos qui remplit bien son job, à savoir : nous stresser, nous faire flipper, nous terrifier. L'originalité de cette histoire tient dans les linéaments de son personnage principal : une jolie jeune femme écrivain sourde et muette, dont rien ne dit au départ le potentiel de warrior - on la croit plutôt fragile et sans défense, en raison de cette infirmité. La voilà bientôt prise au piège de sa (confortable) cabane au fond des bois, à la merci d'un maboule qui compte bien, avant de la dézinguer, se livrer à un jeu du chat et de la souris des plus terrorisants.
L'intelligence du scénario, c'est de ne pas laisser de côté le personnage du tueur, qui fait montre ici de bien plus de machiavélisme et d'intelligence qu'on aurait pu l'imaginer. Des rebondissements sont à attendre, notamment dans le dernier tiers, qui tire parti avec intelligence des ressorts du psychisme de la jeune femme. La narration utilise avec brio sa capacité à inventer des suites, des histoires et le spectateur se laisse prendre au jeu, prendre au piège de l'imaginaire et de ses possibles.
Le combat final est absolument dingue et m'a laissée pantoise et haletante : quelle réussite, quelle angoisse ! La performance de ce face-à-face et la qualité de la mise en scène jouent énormément dans ce film oppressant aux revirements inattendus, qui mérite clairement pour moi une meilleure moyenne que celle qu'il affiche ici.
Très, très, très bon !