Spécialiste du thriller hollywoodien ("Kiss the girl", "Runaway jury"...), Gary Fleder propose ici encore un film dans l'esprit "série B à suspense", mais doté d'un budget confortable et d'une distribution solide autour de Michael Douglas.
Sans démériter, en offrant même un divertissement honorable, "Don't say a word" est le prototype du thriller "vite vu, aussitôt oublié", tant aucune originalité particulière ne lui permet de se distinguer.
En effet, la réalisation efficace mais anonyme de Fleder ne se démarque en rien de la concurrence, même si on pourra lui faire crédit du choix de décors urbains anxiogènes plutôt bien exploités.
De même, le scénario adapté d'un roman policier d'Andrew Klavan ne propose pas grand chose de novateur, entre braquage qui tourne mal, enlèvement d'enfant et course contre la montre.
La seule originalité réside dans la présence au centre de l'intrigue d'une jeune malade souffrant de graves troubles psychiatriques, jouée avec talent par la regrettée Brittany Murphy.
L'occasion de souligner la qualité du casting féminin, même si Jennifer Esposito et Famke Janssen héritent hélas de personnages sous-exploités.
Comme souvent en pareil cas, la première partie s'avère la plus intéressante, tant que les différents niveaux de l'intrigue se mettent en place et installent un certain mystère, alors que la seconde moitié se révèlera plus décevante, accumulation de situations stéréotypées, de résolutions attendues et de happy end convenu.
Et même pas un petit twist final de derrière les fagots, histoire de finir sur une bonne impression...