Passengers, c'est d'abord un pitch qui ne peut que piquer la curiosité de n'importe quel amateur de SF: un vaisseau spatial qui se dirige vers une lointaine colonie avec des milliers de passagers en hyper sommeil. Sauf que pendant ce voyage, qui doit durer 120 ans, l'un d'entre eux est sorti de son hibernation suite à un bête dysfonctionnement mécanique. Le malheureux se retrouve donc seul à 90 ans de la destination, sans possibilité de retourner au frigo.
La première partie du film nous laisse donc en compagnie d'un Chris Pratt livré à lui même et qui vit plutôt mal la situation (on le serait à moins!). Sauf que voilà, ce début a un peu de mal à prendre. Là où, dans un contexte assez similaire, Matt Damon, dans The Martian, était parvenu à bien faire transparaître ce qu'un homme pourrait ressentir en pareille situation, Chris Pratt, lui, se montre peu convaincant. Du reste, le désespoir qui va le pousser à commettre certains actes dans la suite du film, n'est pas assez prégnant.
Tout juste s'amuse t-on de ses conversations avec l'androïde barman Arthur, scènes qui rappellent d'une certaine manière, celles entre Jack Nicholson et le barman imaginaire dans Shining.
Le temps passé par notre héros solitaire dans le vaisseau est assez mal retranscrit également
Dans l'ensemble donc, cette première partie manque d'intensité dramatique.
Du coup, le début du film est surtout distrayant parce qu'il est visuellement impressionnant. Le design de l'Avalon, immense navire interstellaire d'un kilomètre de long, est fantastique. L'intérieur n'est pas mal non plus, et on se délecte de la découverte de la technologie à bord. A ce niveau donc, Passengers envoie du rêve, c'est qui parait assez essentiel en science-fiction.
Le deuxième tiers du film, où Chris Pratt est rejoint par la jolie Jennifer Lawrence, donne un coup de fouet à l'histoire. Ainsi, sans trop en révéler, l'arrivée de la jeune femme et sa relation avec Pratt fonctionnent bien, ce dernier semblant être plus à l'aise quand il doit donner le change à quelqu'un.
Cette seconde partie a du reste le mérite de soulever quelques questions morales et de nous interroger sur la conduite que nous même tiendrions en pareille situation.
Le troisième tiers du film enfin, s'avère être une dernière ligne droite efficace, où l'action prend le dessus. Si cette dernière partie est amenée un peu abruptement, et avec elle, son lot de scènes abracadabrantesques, elle se montre tout de même prenante.
Passengers est donc un chouette film de SF, qui prend le temps de s'installer et d'évoluer, laissant le spectateur un peu perplexe au début, mais assez convaincu et touché à la fin.
Visuellement à tomber, et rappelant (un peu) l'excellent Sunshine sur ce point, le film, du réalisateur encore assez méconnu Morten Tyldum, clôt 2016 d'assez belle manière.