Warning : Il y aura sans doute des petits spoilers dans ma critique mais bon, spoiler ce film équivaut à spoiler la mort de Kenny dans un épisode de South Park : tout le monde sait à peu près quelle tournure ça va prendre, et personne ne sera réellement surpris.



Bon, on se tait, le film commence.



Petits (gros) travelings dans l'espace, des étoiles, quelques trucs spatiaux, et assez rapidement, un immense vaisseau - spatial, donc. On nous introduit rapidement les faits à cet instant T et nous nous retrouvons avec une jolie situation initiale :
5000 valeureux ex-Terriens sont plongés dans un sommeil artificiel qui leur permettra de survivre à la croisière d'une durée de 120 années reliant leur planète originelle à une Xéno Planète nommée "je-ne-me-rappelle-plus-de-son-nom-et-je-m-en-excuse-II" dans le sympathique but d'y créer une civilisation. Le voyage suit son cours depuis 30 années, il en reste 90, tout le monde dort : la vie est belle.


Seulement voilà, au bout d'un moment, y'a un mec qui se réveille. Sa capsule court-circuite et la procédure de réveil s'enclenche. Ce qui est malheureux c'est qu'il reste 90 ans de voyage, que le gars en question en a facilement 30 et que, si on fait le rapide calcul, on comprend rapidement où ça merde.


Et là vous mourez d'envie de me demander : Bah pourquoi le mec, il retourne pas dormir ?
Eh bien, car c'est tout simplement impossible, il essaie, hein, le bougre, mais bon, rien n'y fait, ça veut pas : la capsule censée le plonger dans un sommeil artificiel est un peu (trop) compliquée à remettre en route.


Ce qui nous amène à tout un tas de scènes assez marrantes où le mec s'occupe comme il peut. Le vaisseau long d'un kilomètre est aménagé comme un centre Club Med et le mec porte d'ailleurs un bracelet qui lui permet d'accéder, ou non, à différents niveaux de services au sein du spaceship. Alors notre joyeux luron va faire du basket, joue à Just Dance, bricole des trucs, discute avec son nouveau pote androïde qui tient le bar du vaisseau... Il s'offre même une petite virée dans l'espace, c'est beau, ça lui inspire de grosses envies de suicide, enfin bon : on a la sensation de découvrir les scènes coupées de seul sur Mars.


En tout cas si vous visionnez Passengers pour la première fois, profitez de ces instants car ils sont les meilleurs du film.


Tout suit son cours (rien ne se passe, en gros), jusqu'au jour, où, un an plus tard, gros DILEMME pour monsieur l'insomniaque. Il passe devant une cabine de sommeil et aperçoit une meuf, qu'il trouve à son goût. Du coup, il va chercher un maximum d'infos sur elle dans les fichiers internes du vaisseau et comme un con, le bougre tombe amoureux. Il réfléchit beaucoup mais décide finalement de la réveiller en bricolant sa cabine de sommeil. Pendant que la (relativement) belle au bois dormant retrouve ses esprits, notre homme se casse discrètement pour ne pas se faire cramer.



Et là c'est parti : TITANIC PARTIE I



Au début, la meuf flippe, alors le mec la rassure, essaie de la faire relativiser, cette dernière tente de trouver des solutions, pleure un peu, ça commence à devenir chiant. Ils se draguent, sont constamment filmés de beaucoup trop près, c'est un peu gênant. CONTRE TOUTES ATTENTES, ils finissent par tomber l'un dans les bras de l'autre, ils mènent une idylle, tout est beau, tout est rose, la vie est belle à nouveau.



Mais c'est pas fini : TITANIC PARTIE II



Je saute totalement la partie où mademoiselle découvre que son homme l'a réveillé, à cause d'une bourde de ce con d'androïde qui comprend rien à la vie, c'est ridicule, elle fait la gueule quelques temps mais bon, son crush c'est quand même Chris Pratt (j'avais oublié de le dire ça, tiens), et Chris Pratt on lui fait pas la gueule longtemps.


Petite série de catastrophe, à savoir :



  • Tous les automats tombent un à un en panne

  • Une perte de gravité manque de noyer mademoiselle qui se baignait dans sa piscine favorite (scène sympa d'ailleurs)

  • Le vaisseau est percé de partout

  • Il se passe un truc grave avec les réacteurs qui nécessite une
    intervention plutôt rapide

  • Un membre de l'équipage se réveille à son tour, juste à temps pour
    leur fournir les informations et les accès nécessaires à la remise en
    état de marche du vaisseau, puis meurs.

  • Le mec manque de mourir (moment très gravity) mais sa chère et tendre
    lui sauve la life


OH NON, DEUX AMANTS SONT SUR UN NAVIRE EN TRAIN DE COULER ! J'ai déjà vu ça quelque part, mais où ...? passons.


Bref, ils arrivent à réparer tout ce petit bordel et nous entrons dans... (insérer ici des roulements de tambours)



la phase III de notre récit Titanisque



Une fois tout ce grabuge terminé, l'ordre et le calme reviennent peu à peu à bord du vaisseau et les deux amants se repenchent sur la question du "88 ans c'est long, si on essayait de trouver une solution ?". C'est à ce moment précis que nos deux comparses réalisent qu'un couchage situé dans l'infirmerie jouit des même capacités cryogéniques que leurs capsules d'origine. Cependant, il n'y a la place que pour une personne sur cette planche flottante à la surface de l'ea.. euh non, à l'intérieur de cette capsule de fortune. En Gentleman, notre homme cède volontiers sa place à sa douce, qui refuse catégoriquement de l'abandonner.



Ellipse



88 ans plus tard, les membres de l'équipage sont réveillés sans se douter du cirque ayant eu lieu pendant leur sommeil. Ils entrent dans le hall et se retrouvent face à un immense et magnifique jardin/potager.


Madame en voix off : On s'emmerdait, c'est nous qu'on a fait tout ça pour vous rendre la vie plus belle, maintenant on est morts (en gros). Clap de fin.


Visuellement, le film est sympa. Rien de très intéressant non plus, pas de prise de risque (si ce n'est l'architecture un poil originale du vaisseau), pas de nouveautés par rapport aux autres films du même genre, la science fiction ne connaîtra pas un avant et un après Passengers.


On revoit sans cesse les mêmes plans (extérieur-hall-piscine-chambre-piscine-extérieur-chambre-hall) et on tourne rapidement en rond. Certains dirons peut-être que cette mascarade infernale est voulue, mais c'est lassant pour le spectateur.


Le jeu d'acteur n'est ni mauvais, ni réellement convainquant (Jennifer Lawrence, faut aimer). C'est au niveau du scénario qu'on touche le fond. Tout se déroule à un ryhtme beaucoup trop linéaire et prévisible. C'est d'une niaiserie totale et on aurait préféré une approche plus sombre à cet optimisme qui rattrape constamment la réalité digne d'un téléfilm de Noël.


J'ai pas kiffé, c'est un 4.

Joseph_Merrien
4
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le 30 déc. 2016

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Joseph Merrien

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