Film sympatoche au canevas boiteux, Passengers ne justifie pas une trop longue critique. Tout juste auréolé du succès d’Imitation game (son quatrième film et le premier tourné en anglais), le norvégien Morten Tyldum s’attaque à la science-fiction. Jon Spaihts était censé adapter Le voyage gelé : un passager psychotique, à moitié endormi, se voit contraint, pour survivre, de converser avec une intelligence artificielle, durant dix ans. Or, le scénariste a intégré à son travail ses mythes favoris. Tant pis pour Philip K Dick, dont la nouvelle se voit totalement dénaturée.
Le film débute avec Robinson Crusoé, abandonné sur son ilot. Non, vous troquez l’ile par un colossal vaisseau spatial et ses 5.000 colons assoupis. Jim Preston (Chris Pratt) a été réveillé par erreur et erre dans le paquebot endormi. Pratt reprend le rôle créé par Tom Hanks dans Seul au monde. Tom parlait à son ballon, Robinson découvrait Vendredi, Jim hérite d’Arthur, un robot barman, merveilleusement joué par Michael Sheen.
De Jim/Robinson, nous passons à Jim/Adam. Adam s’ennuie. Or, s’il est incapable de se replonger en hibernation, il a le pouvoir de ranimer un passager. Adam peut s’attribuer le pouvoir de Dieu et se donner une compagne. Il résistera à la tentation un an.
Aurora/Jennifer Lawrence/Êve est belle. Après un temps de colère, la nature reprend ses droit, Aurora aime Jim, Jim aime Aurora. Je vous épargne les détails de leur romance.
Laurence Fishburne est le Démiurge. Le commandant s’éveille à son tour, tout surpris du désordre régnant dans son navire. Ce dernier est en péril, l’ordinateur central débloque. Son rôle sera bref, le demi-dieu est fatigué. Mourant, il confie à Jim la mission de sauver l’astronef.
Jim/Noé hérite de la nef, désormais en perdition. La séquence suivante semble intégrée par erreur dans notre bluette. Jim et Aurora luttent pour leur survie, tout part en vrille, le vaisseau s’autodétruira dans 15, 14, 13… Jim/Hercule trouvera la panne : il suffisait de changer une carte mémoire et de vidanger le réacteur… Faiblard.