SPOILER DANS CETTE CRITIQUE
Le pitch est intéressant !
5000 passagers voyageant depuis la terre se dirigent vers une nouvelle planète, Homestead II. Un voyage qui devait durer 120 ans est raccourci pour certains, qui se réveillent à la suite d’une panne, 90 ans trop tôt. C’est surtout le cas de Jim, qui se retrouve seul être humain dans ce vaisseau spatial qui sera inéluctablement sa dernière demeure.
La question étant de savoir, pourrait-il résister à une vie de solitude ou craquera t-il en condamnant une autre personne à subir son même sort ? Évidemment, il choisira la seconde option. C’est moche, mais en toute honnêteté, quelqu’un aurait-il fait un meilleur choix ?
Cette question éthique aurait pu être traitée avec plus d’intelligence par le réalisateur. Elle aurait pu contribuer à donner plus de profondeur au personnage principal (Jim), interprété par Chris Pratt. On ne ressent pas la déchirure, l’indécision, le désespoir de la solitude qui dévore cet homme ; Au point de le pousser à sacrifier une autre vie pour apaiser le néant qui l’entoure…Il est bien là le problème, toute cette première partie manque de cachet. Peut-être est-ce dû à un jeu d’acteur moyen de la part de l’interprète masculin ? Sûrement en partie.
Subvient le moment où Jennifer Lawrence, alias Aurora, intervient dans l’histoire et lui redonne un second souffle tant attendu. A partir de ce moment-là le film commence à être un peu plus dynamique (chose qui manquait cruellement). La relation se construit peu à peu entre ces deux personnages. Le tout, sans qu’ Aurora sache que c’est Jim et non une panne dans le système qui l’a réveillé et condamné à vivre toute sa vie dans une cage dorée.
Malheureusement même l’histoire d’amour ne tient pas assez en haleine. Le déclic, l’alchimie entre ces deux personnages n’est tout simplement pas au rendez-vous.
Arrive ensuite, le moment où en tant que spectateur on se demande, quand va-t-on souffler sur ce château de cartes ? Et surtout quelles en seront les conséquences. Il y a une multitude de possibilités et surtout le matériel pour réaliser un huis-clos aux allures SF du tonnerre mais il n’en est rien et c’est bien dommage…
Les possibilités sont totalement sous-exploitées. Les dialogues ou plutôt les confrontations à la suite de la révélation auraient pu déchainer une pléthore d’émotions, de réactions et de situations extrêmes. Déchirantes et chaotiques pour les deux personnages ; qui aurait pu passer de l’amour à la haine la plus pure en un seul instant. Malheureusement c’est à peine là, on sent si peu ce basculement vers la folie de la part d’Aurora, qui à un moment est sur le point d’ôter la vie de Jim. Un scénario et un script plus travaillés, plus vivants, aurait pu donner l’occasion à un déchainement des passions et surtout l’opportunité à ces deux acteurs de nous livrer des performances sensationnelles et bouleversantes. Il aurait aussi dû permettre aux acteurs de montrer l’étendue de leur talent ; Surtout nous transmettre les émotions uniques d’une situation impossible.
Malgré un jeu d’acteur toujours juste de la part de Jennifer Lawrence, qui est indubitablement une très bonne actrice, ce n’est pas non plus assez percutant. On en attendait plus aussi de sa part.
Il faut tout de même noter des décors et des paysages stellaires assez époustouflants bien que le genre de la science-fiction ne soit pas là, encore assez exploité.
On finit sur un rare moment d’action pour un film qui dans l’ensemble a été assez plat et sur un « happy ending » sans saveur.
Le film se laisse tout de même regarder, on passe un assez bon moment. On regrette juste le chef d’œuvre qu’il aurait pu être.