Avant de commencer cet avis, il faut que je parle d'une chose très importante sur le projet, chose qui va permettre d'expliquer toute la frustration de mon visionnage, sans non plus trop s'attarder dessus.
John Weak : Quoi ? Quel rapport ? Et bien Passengers, à la base, c'est un projet de Keanu Reeves, de quoi mettre l'eau à la bouche évidemment. Ultra attaché au projet et motivé à l'idée de l'adapter, Keanu va passer presque huit ans à enchaîner les échecs jusqu'à perdre les droits et partir pleurer dans son coin.
Maintenant nous pouvons commencer. Passengers, c'est le récit de Jim, petit homme à bord du Starship Avalon qui va se réveiller un poil trop tôt à cause d'une défaillance de module. Il va donc tout faire pour régler son problème et cèdera, choisissant de réveiller un autre passager pour lui tenir compagnie.
Alors sur le papier, il y a de quoi faire un chef d'oeuvre, en jouant sur la psychologie des personnages, la solitude et le rapport aux autres mais nous ne sommes pas là pour voir de l'intelligent, nous sommes là pour une histoire d'amour.
Et c'est bien tout ce que j'ai à lui reprocher, son propos. Dès les premières secondes et jusqu'au réveil d'Aurora, c'est même très bon. Nous pourrons reprocher un maquillage trop clean sur Chris Pratt, qui ne paraît pas avoir passé plus d'un an seul sur le vaisseau, la fausse barbe n'aidant pas du tout, ni dans son jeu d'acteur mais ça reste intéressant, surtout dans ce décor léché.
Ce jeu d'acteur, c'est ce qui m'effrayait le plus, car Chris Pratt a été propulsé tout récemment et Jennifer Lawrence tourne sans cesse sur la même palette d'émotion ultra restreinte. Le résultat est convaincant sans être transcendant, Pratt faisant de plus en plus attention à son approche et illuminant le film d'une présence fabuleuse, Lawrence quant à elle donnant pour une fois l'impression qu'elle en a quelque chose à faire.
Musique peu sensationnelle mais agréable, bon rythme et CGI reflétant un budget conséquent, qu'est-ce qui flanche dans toute cette formule ? Le propos. Au fond on s'en fout de savoir qu'il a passé du temps sur son vaisseau, qu'il l'a réveillée parce qu'il était en manque ou encore que le vaisseau merde.. Ici c'est l'amour, l'amour et encore une fois l'amour. En quelque sorte, c'est un syndrome Titanic, où le contexte est excellente et la mise en scène exceptionnelle mais tout est gâché par une histoire d'amour plus que barbante. Pas de place à la réflexion, on sort les violons et les thèmes dramatiques.
Il m'est impossible d'approfondir cet avis parce que le film n'est lui-même pas approfondi (et ça reflète bien mon incapacité à faire une vraie critique). Tout ce qu'il y a à retenir, c'est mon paragraphe suivant.
Pourquoi Passengers est aussi détesté ? Pour la simple et bonne raison qu'un film ne doit pas être haï parce qu'il n'a pas répondu à nos attentes, dans le sens où il n'a pas été du bon genre. J'ai l'impression que beaucoup souhaitaient voir un chef d'oeuvre sous prétexte que c'est un film de SF de fin d'année. Il suffit de voir les discussions sur les forums pour voir à quel point les attentes étaient hautes. C'est normal d'être déçu mais il faut toujours prendre en compte l'oeuvre en elle-même.
C'est oeuvre, ce Passengers, c'est un drame sans prétention qui montre une histoire d'amour banale qui fonctionne, le tout dans un contexte spatial et sans jamais prendre de risque. Même en étant le premier frustré, il ne mérite aucunement un 1/10.