Après 5 ans sans film de Brian de Palma sur les écrans, il nous revient aujourd'hui avec Passion. Logique après ses 2 derniers films : Pulsions et Obsession...
Un thriller hitchcockien qui met en scène une blonde, une brune, une rousse, et un pauvre type. Toutes trois garces manipulatrices. Comme les femmes sont évidemment un sujet de prédilection pour De Palma, il nous sert ici comme dans ses précédents films Blow up, ou Pulsion, une mise en scène intéressante qui met en valeur la beauté singulière de chacune des actrices, de la discrète à la provocante carriériste. Le travail de scénario fait de rebondissement en rebondissement est au final un peu lourd et nous laisse sur une fin en suspense qui nous laisse mitigés. Comme les fantasmes et les distorsions de temps les plus fantaisistes « en veux-tu en voilà » sont ici exprimé par une image de film de genre expérimental (assez plaisante à regarder car très bien composées) n’amène au final qu’un peu plus la confusion. De Palma a pris le pari de faire un film où l’histoire importe peu et rend hommage à la beauté du cinéma. Pari à moitié réussi : il nous prouve qu’un film sans histoire ça peut se faire, mais pas forcément s’apprécier. Regarder des belle images et des belles femmes ça ne suffit pas à distraire pendant 1h40. Faire des références encore et encore à Psychose ou la mort aux trousses, et des plans psychédéliques à la Cronenberg ’est un peu trop facile et ça relève tout simplement du plagia.
On note quand même le parti pris du réalisateur de dénoncer une société de consommation utlra Hight-Tech et multimédia. Big Brother est à la fois le manipulateur et le témoin du crime par l’enregistrement d’image vidéo. On n’insistera pas sur le placement de produit Apple avec sa fameuse pomme croquée qui tout simplement nous renvoi au mythe d’Adam et Eve (même si ici on s’intéresse à 3 « Eve » en pleine puissance). En tout cas, si ces drôles de dames ont la part belle, ce n'est pas le cas de la gente masculine. En rôle principal du "charmeur"; il nous sort un mec bobo, pas sexy du tout, pitoyable magouilleur devant le pouvoir oppressant de la blonde patronne Christine, et qui prend tout sur le dos alors qu'il n'a rien fait. Le réalisateur nous sert ici un film à l'image de son rôle masculin : un film où il n'y a rien fait d'extraordinaire et où il va prendre pour son grade...