Cinq ans après l’échec commercial du pourtant visionnaire et magnifique Redacted, De Palma revient à une forme plus classique en adaptant Crime d’amour, un polar français d’Alain Corneau. Il rend ainsi une nouvelle fois hommage au maitre absolu du thriller, Alfred Hitchcock, tout en revisitant les propres codes de son cinéma.
Si Passion est vendu comme un thriller érotique et pervers, la réussite du film se situe ailleurs. La grande idée de mise en scène consiste en la reprise mais aussi en l’actualisation des thèmes chers au réalisateur. Les premières images nous situent dans l’univers des nouvelles technologies : ordinateurs, Smartphones. De Palma, qui réalisait donc il y a plus de cinq ans une fiction avec uniquement de vraies fausses images, en caméra HD, qui imitaient entre autre celles que produisent les soldats en Irak ou les contestataires chez eux avec leur webcam, va donc jouer avec son spectateur en lui livrant diverses formes d’images qui seront autant d’outils pour mieux le manipuler.
De Palma construit son film de manière originale et progressive, opérant plusieurs ruptures qui nous font sombrer peu à peu avec son héroïne dans un espace filmique de plus en plus inquiétant et étrange. Si la première partie du film peut dérouter par son aspect volontairement désuet et kitch, ses couleurs froides, ses clichés sur la vie en entreprise, ce n’est que pour mieux trancher ensuite et faire basculer le film dans quelque chose de radicalement différent. Le cadrage et l’éclairage changent, l’atmosphère nous étouffe, fantasme et réalité deviennent quasiment impossible à distinguer...
Retrouvez ma critique complète du film sur mon blog : http://ombreselectriques.wordpress.com