Twin Peaks
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Paterson, cité des poètes. Ville du New Jersey de 150.000 habitants que l'on peut considérer comme une banlieue de New-York. Qui a vu naitre Alan Ginsberg, mais aussi William Carlos Williams, un autre poète, dont il est beaucoup question dans le film. Ainsi que le boxeur Hurricane Carter (que le morceau de Dylan a contribué à faire connaître) ou l'acteur Lou Costello. C'est aussi à Paterson que vit, avec sa tante, l'un des personnages de "Sur la route" de Kerouac.
Avec ce film, Jarmusch nous démontre que, 30 ans plus tard, il a conservé cet unique talent à nous dépeindre les U.S.A, et pas ceux des grandes métropoles archi-connues, sous un angle à la fois poétique et intelligent. Avec pleins de références et de clins d'œil, comme dans "Stranger than paradise" et "Down by law". Les Etats-Unis comme on les aime, pas ceux des subprimes, du gaz de schiste et de la guerre en Irak. Et puisqu'on est dans le New Jersey, difficile (pour moi, du moins) de ne pas penser à un autre natif célèbre du coin. Freehold n'est qu'à une poignée de kilomètres de Paterson.
Le personnage principal est ici à la fois la ville et le chauffeur de bus éponyme, incarné par Adam Driver. La caméra est légère et sublime la banalité du quotidien du trio qu'il forme avec sa pétulante épouse (incarnée par la sublime Golshifteh Faharani) et son bouledogue Marvin. La poésie est omniprésente, durant les quelques 2 heures que dure le film. Sans emphase, elle s'impose à chaque instant, chaque jour de la semaine et dans les aspects les plus banals du foyer de Paterson.
Un tour de force, donc, et une prise de risques payante pour le réalisateur. Car bien d'autres que Jarmusch auraient pu transformer son propos en un monument d'ennui pédant.
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Créée
le 2 janv. 2017
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