Un film forcément poignant, qui fait du bien et redonne du courage lorsqu'on a tendance à déprimer, alors même que l'on a la chance d'être valide.
Bien entendu, "Patients" sent très fort le vécu, puisqu'il s'agit de la véritable histoire de Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade, co-réalisateur du film. Celui-ci cherche visiblement à éviter au maximum le pathos, ce qui est tout à son honneur, mais ce parti pris finit par être trop marqué parfois, un brin d'émotion supplémentaire n'aurait pas nui, il me semble...
Au cours de son hospitalisation, le héros manie l'ironie et l'humour comme des armes contre sa triste réalité ; d'ailleurs "Patients" n'esquive pas les situations les plus dérangeantes.
Le rapport au temps paraît également bien rendu : on ressent nettement l'ennui des protagonistes, sans pour autant que le film ne soit ennuyeux.
Petit regret, le choix de faire défiler les personnages secondaires sans forcément les développer, ni en savoir plus sur la suite de leur parcours respectif : un choix qui s'avère plutôt audacieux quant à la romance avortée avec Samia (on évite ainsi les scènes trop convenues), mais plus frustrant quant aux voisins de chambre successifs. "Patients" se présente donc comme une simple tranche de vie, centrée sur son personnage principal, c'est un parti-pris assumé là encore.
Un dernier mot pour souligner la prestation convaincante de Pablo Pauly dans la peau du héros, et la qualité de la BO à base de son hip hop estampillé nineties, plaisante et nostalgique, en harmonie avec le récit.