Récit très autobiographique, « Patients » fait un choix clair : celui de quasiment tout miser sur les dialogues et les personnages, choix relativement payant puisqu'il permet à la fois au film de faire le tour des questions essentielles sur le handicap comme d'éviter d'en faire des tonnes niveau pathos. À défaut d'être totalement subtil, Grand Corps Malade sait évidemment de quoi il parle et ça se sent : les relations entre protagonistes, rires, conflits, espoirs, détresse... Tout cela est bien rendu au fil des minutes sans qu'un aspect vienne écraser les autres, donnant un ensemble homogène et un regard suscitant indéniablement la sympathie, d'autant que le slameur ne cherche jamais à les idéaliser, certaines réactions du héros (et notamment celle concernant Samia) étant plus que discutable.
Après, même épaulé par un professionnel, c'est clair que le bonhomme n'apparaît pas comme un technicien hors-pair : il exploite bien le cadre hospitalier, on note quelques idées de réalisation ça et là mais globalement, cela reste quand même assez limité, notamment dans le rendu visuel et sonore, plusieurs répliques nous échappant même totalement. Heureusement, une belle troupe de comédiens et un quotidien rendu avec précision permettent au film de faire assez bonne impression, preuve qu'on peut parler d'un sujet grave sans tomber dans le misérabilisme et le larmoyant : rien que pour ça, « Patients » peut valoir le détour.