A l'époque de Pauvres millionnaires, et même sans être un débutant, Dino Risi n'a pas encore la notoriété qu'il a acquis par la suite avec Le fanfaron et Les monstres. Le réalisateur a pourtant déjà la main sûre et valorise un scénario un peu basique, fondé sur l'amnésie de son personnage principal, qui va goûter pour un temps les joies de l'opulence. La satire est gentille et s'étend à une vision sociale qui n'épargne pas les classes moyennes dans une Italie en pleine croissance qui découvre la consommation à grande échelle. L'interprétation est un peu à la traîne malgré un bon Renato Salvatori qui joue assez subtilement les idiots. Il n'a cependant pas la verve d'un Tognazzi ou d'un Sordi qui auraient fait merveille dans le rôle et aurait porté le film plus loin, sur les cimes du délire.